Pour moi, 9 alpha, je réprime le centre émotionnel et co-réprime en bascule le centre instinctif.
Le centre réprimé contrôlerait secrètement notre personnalité. J’ai encore du mal à le percevoir. Je souhaiterais que cet article me permette peut-être de mieux comprendre cette phrase…
Si je suis parvenue un peu plus à me relier à mes émotions (centre réprimé), ce qui fait – que mise à part - la grosse exception - de la colère ! – je peux ressentir et exprimer plus facilement mes émotions, j’ai encore du mal, régulièrement, à activer mon Centre préféré (l’instinctif) qui s’engourdit, s’enlise souvent.
Donc, à ce stade, je ne pense pas que mon émotionnel réprimé me dirige secrètement. En revanche, mon instinctif, oui !
En effet, j’observe de plus en plus facilement et régulièrement la combinaison de la répression de mon Centre préféré (l’instinctif) à mon orientation (soutien et acceptation) / fixation (oubli de soi) et à ma compulsion (évitement des conflits).
J’utilise facilement mon centre instinctif de manière égotique ( ?) en m’investissant à fond dans des broutilles non engageantes (travaux ménagers, répondre gentiment à des mails non prioritaires quand une mission importante pour moi n’est pas traitée, nettoyer la salade alors qu’il faut se préparer à partir – comme ça ce sera fait pour ce soir). Et là, oui, il me mène par le bout du nez, je le subis, jusqu’à ce que j’en prenne conscience…heureusement de plus en plus vite !
La citation « faire et défaire, c’est toujours travailler » me poursuit encore.
Or mon travail en tant qu’indépendant exige de l’investissement personnel et de la réflexion de fond sur ce que je souhaite vraiment pour ma petite entreprise. Définir un objectif prioritaire et s’y tenir est vital économiquement.
J’ai aussi une autre façon d’utiliser d’une manière égotique mon centre instinctif : agir pour des causes extérieures à moi-même. Je ne compte pas le nombre de fois où je fais des choses pour aider, alors que je suis par ailleurs paniquée (Centre émotionnel réprimé), par le temps que cela me prend. Il me faut attendre les insomnies et les crises d’angoisse pour me raisonner.
Par exemple, l’année dernière, pour réussir la certification à l’Institut, je devais visionner suffisamment de films pour devenir « Praticien » en Ennéagramme. Or j’ai raté ce certificat au mois de juin 2018 pour les mêmes raisons d’occupations à des activités connexes. J’ai eu l’année passée des quantités de raisons pour moi tout aussi importantes quand elles se présentaient à moi au lieu de me consacrer sur l’essentiel pour moi qui était pourtant de réussir le certificat du stage CONNEXIONS. A la fin de l’année 2018, j’ai été à nouveau très occupée : par le déménagement de mes beaux-parents que j’aide à faire les cartons (aide), par le fait d’être devenue la présidente d’un collectif de sans-papiers (aide), par mes missions professionnelles, j’essayai de ménager mon mari 8 sous pression de ne pas se mettre en colère pour des broutilles (imaginant que cette colère était tournée contre moi) souvent, etc… pour cette année 2019 je pourrais tout à fait repasser à côté du but personnel et important pour moi de réussir cette nouvelle étape. Et je travaille beaucoup à m’obliger à me tenir à cette priorité car papillonner est une seconde nature…ma mère me disait petite « arrête de toupiner » (comme la toupie qui tourne mais ne fait rien).
Mes études (scolaires, et universitaires) se sont caractérisées par la concentration sur les travaux secondaires au détriment des objectifs principaux. Je ne citerai qu’un seul exemple symptomatique. J’avais raté de peu Sciences Po Paris après le bac. Je l’ai repassé 4 ans plus tard après avoir suivi une prépa privée. Mais j’étais parallèlement en Maîtrise de Droit et très attachée à un objectif bien secondaire : rédiger un bon mémoire de Maîtrise qu’on me demandait de rendre dans le cadre de mes études… je me suis alors concentrée pour rendre ce mémoire ; il a été rendu, a remporté une très bonne note, il était proche de la perfection (j’ai une grosse aile 1), mais j’avais totalement négligé ma préparation à Science Po que j’ai raté pour la seconde fois… alors qu’au fond, c’était vraiment cette école que je souhaitais faire. Je me souviens d’avoir invité dans la maison de mes parents, une collègue et amie, également en Maîtrise de droit, également dans la même Prépa à Science Po, pour, initialement, que nous puissions réviser ensemble. Je me souviens encore d’avoir assisté, totalement démunie et incapable de m’y mettre, aux révisions intenses de cette amie pour Sciences Po, alors que je peaufinais mon mémoire. Au final, elle a eu tout juste sa maîtrise – elle avait fait le minimum pour son mémoire et cela avait bien suffi – et a intégré Sciences Po alors que moi, je n’y suis pas rentrée et ai continué en droit, matière qui ne m’enthousiasmait pas du tout.
Comment faire pour activer ce centre instinctif très souvent réprimé ?
Helen Palmer conseille dans The Vision of the Enneagram, The complete guide to psychological and spiritual growth for the nine personality types aux 9 alpha : « Learn to recognize what you want from a given situation ». Ce you en italique me parle bien, car j’aurais envie de tourner la tête… et de demander « Ah oui, vous parlez à qui là ? »
Pour moi (et probablement pour pas mal de 9), c’est un gros problème de savoir ce que JE VEUX.
Dans ce moi-même que j’évite, j’évite alors les conflits intérieurs : au sens où je pourrais clairement me confronter à moi-même, me secouer littéralement et me dire : « et, oh, Philomène, c’est quoi le plus important là, pour TOI, T’ES OU là-dedans ??? ». Même si je pratique cette méthode de plus en plus, pour moi ça reste souvent difficile d’y répondre. Par exemple, un vrai challenge pour moi est de déterminer mon objectif de l’année 2019 en ce début d’année.
Et ici je vois comment je pratique constamment ma fixation (oubli de soi) et la non activation de ma vertu (l’activité) alors que cette dernière me permettrait pourtant d’accéder plus facilement à mon essence.
Une première solution que j’utilise : je me force à m’y mettre, à planifier la veille pour le lendemain ce que je dois faire POUR MOI (ma mission, mon travail), via une carte heuristique (plus ludique et attrayante que la to do list en colonne classique) que je suis le lendemain, sans avoir à m’interroger ni à réfléchir au moment d’avoir à agir sur l’opportunité de telle ou telle action. Parfois, je suis obligée de me confronter violemment à moi-même, de m’engueuler intérieurement, de secouer cette paresse à agir pour moi, pour m’atteler à la tâche. Sortir de chez moi et me confronter à d’autres entrepreneurs comme moi me stimule aussi.
Je me force aussi à couper court à toutes les demandes extérieures (appels, mail et autres) qui pourraient me faire dévier de mon objectif et souvent, je suis obligée, des dizaines de fois, de me prendre en flagrant délit de vagabondage mental, de valses hésitation entre entamer une action ou un autre, de tentative de justifier une nouvelle me détournant une fois de mon objectif.
J’ai récemment trouvé une autre solution qui m’aide vraiment et que m’a soufflée Theresa CHEUNG dans son ouvrage de février 2018, 21 rituels pour changer votre vie . Elle propose un ensemble de 21 rituels quotidiens, simples et rapides. Ils peuvent aider tous les ennéatypes à lutter contre la répression de l’un de leur centre et pour un 9, un certain nombre de rituels permettent de le valoriser, de reprendre conscience de sa valeur et de s’aimer profondément. Ils me permettent de me reconnecter (décidément, il me plaît ce mot !) à l’essence du 9, le véritable amour pour soi et pour les autres… cela nourrit mon besoin de spiritualité si salvatrice pour moi dans ce monde bien matéraliste, surtout à l’arrivée des Fêtes de fin d’année…
Bien chaleureusement,
Philomène