Bonjour à tous,
Si l’Enné-agora n’avait pas fermé, j’y aurais posté le message suivant. Je l’ai écrit en Janvier 2019. Je viens de découvrir ce forum et en profite donc pour partager mon texte. Pour des raisons de confidentialité, j’ai volontairement changé le prénom de mon fils.
Les neufs premiers mois de Mathieu ont été très sereins. Mon fils était calme, facile, souriant. Il a fait ses nuits rapidement et se nourrissait bien. Je n’ai pas éprouvé la nécessité de rechercher son type. Bêtement, je m’étais dit qu’il serait peut-être de type 9 , comme son père, selon l’idée que l’on retrouve parfois de grande lignées de 9 de père en fils. Parfois je me disais « hé bien s’il est 9 , on voit bien son instinct de conservation « appétit ! ».
Le déclic sur son probable type s’est produit alors que je lisais l’analyse du film Gaspard va au mariage . Mathieu avait neufs mois et demi. Cette phrase m’a déclenché l’insight : « Il y a peu de gens qui ont été aimés, dorlotés, choyés, chouchoutés autant que moi. J’imagine que je l’ai cherché, que je le voulais plus que tout. »
La rétrospective de ses neufs premiers mois de vie à la lumière de l’ennéatype 7 :
Gloutonnerie
La vérification de mon pressentiment a été facile. La passion d’intempérance / gloutonnerie avait été là dès le début.
J’avais souhaité allaité mon fils, et selon le principe de l’allaitement à la demande. Et c’était simple, car mon bébé ne pleurait quasi exclusivement que lorsqu’il avait faim. Il venait de naître, il était en BEIGE et il était évident que mon rôle était de répondre à ses besoins physiologiques. Je procédais ainsi sans trop me poser de questions. Les réactions de mon entourage ont été rapides : Sage-femme, médecins me disait par exemple : « Il a deux mois maintenant. Vous l’allaitez six à huit fois par jour ? ». Je répondais « Oula non, c’est plutôt douze à dix-sept ,fois par jour ! » « Quoi ! mais vous devez être crevé, il faut espacer les tétées ! ». Bien sûr, j’ai eu droit également aux remarques de mes mère / belle-mère « Mais pourquoi tu te précipites pour lui donner à manger quand il pleure ? Prends ton temps ». « Quoi ? Tu lui redonnes déjà à manger ? Mais attends au moins 1h30 il faut qu’il digère ! ».
J’aurais pu alors, à la manière de mon type 5 , me lancer dans un traité, et expliquer selon l’étude machin, les enfants allaités à la demande développent de meilleures capacités intellectuelles que les enfants allaités à heures fixes. Mais avec l’aide de Mathieu j’ai élaboré une stratégie bien plus efficace. Je répondais « Oui ok je vais attendre. Tiens, tu veux le prendre dans tes bras ? ». En général au bout de dix secondes, la personne revenait affolée : « En fait je crois que tu as raison, il a faim ! » car Mathieu montait très rapidement dans un crescendo de pleure et de cris, qui était apaisée immédiatement par le fait de manger.
Une fois par semaine, je m’absentais pour mon cours de Feldenkrais, et son papa lui donnait un biberon de mon lait. Voulant bien faire, il s’était renseigné sur internet, où il avait lu qu’il ne fallait pas le donner trop rapidement car le débit était plus important qu’au sein. L’idéal était de le donner en vingt minutes. C’était l’enfer pour lui. Mathieu hurlait pendant vingt minutes. Un jour je lui ai dis d’arrêter de se prendre la tête et de lui donner aussi rapidement que Mathieu le souhait : Résultat, les biberons étaient dégommés en moins de trente secondes.
J’allais reprendre le travail, et il fallut chercher un système de garde pour mon fils. J’ai rencontré deux nounous, et cela m’a complètement angoissée de façons irrationnelle. « Non c’est impossible ! Dans ce salon minuscule et tristounet, il va déprimer ! » Ou encore « Non, trop de rigidité dans cette famille religieuse, il ne sera pas bien vu ! ». J’avais conclu ne pas avoir confiance dans un système de garde non collectif. Mais avais-je senti intuitivement son ennéatype ? Je n’en ai pas dormi d’angoisse pendant trois jours, jusqu’à ce que je me reprenne en main par des exercices de développement, qui m’ont miraculeusement permis de trouver une place dans une maison d’assistantes maternelles. Les locaux étaient beaux et grands, plein de jeux et surtout les nounous étaient de vrais modèles d’optimisme et d’entrepreneuriat. Avec le recul je pense que cet établissement est de culture 7 (pour diverses raisons, pas l’objet de ce message). J’étais soulagée, c’était parfait pour Mathieu.
Je m’étais renseigner sur internet, pour avoir une idée de la quantité de lait maternel à fournir aux nounous : un bébé de l’âge de mon fils était censé boire en moyenne 30 ml de lait maternel par heure de garde. En réalité, Mathieu en buvait deux fois plus. Les nounous m’ont déclaré avoir « rarement vu un bébé déglutir ses biberons aussi vite ». Le jour où elles m’ont annoncée fièrement qu’il avait bu 600 ml dans la journée… J’ai su que l’allaitement exclusif n’en avait plus pour longtemps ! Et à ses six mois j’ai arrêté. Il est redevenu plus raisonnable sur les quantités de lait en poudre, mais en buvant toujours très vite.
Centre mental préféré / intempérance
Le centre mental préféré était facile à voir à posteriori. Nombre de fois Grands-parents, nounou, etc. nous on dit qu’il était très curieux. Mais cette curiosité était assez volatile, sautant d’un objet à l’autre. Cette curiosité avait parfois un côté insatiable, sans cesse il me fallait lui présenter de nouveaux objets du quotidien pour la satisfaire. Au point que je m’en inquiète en vacances lorsqu’il avait quatre mois : j’avais commencé à me renseigner sur les troubles de l’attention chez les bébés. A l’époque, le lien avec l’ennéagramme et le type 7 ne m’avaient pas effleuré l’esprit une seule seconde.
Par contre, une fois le pressentiment du type 7 apparut, j’ai tout de suite faire le lien. Quelque jours plus tard par exemple, au cours du goûter de Noël de la crèche, un parent demandait à la nounou, sur quel critère les enfants étaient affectés aux groupes des « petits », « moyens » ou « grands ». Elle a répondu que ça dépendait de leur rythme, en illustrant avec Mathieu qui allait sûrement passer « Très très vite » dans les groupes suivants, car il était « très curieux, il voulait tout découvrir et très rapidement ! ». A ce moment-là j’ai vacillé, car l’hypothèse 7 m’est revenue dans la figure.
Voici un petit topo que j’ai écrit le 07/03/2020.
Mental dispersé
Mathieu va avoir un an. Je pense toujours qu’il est de type 7 . Je m’inquiète un peu pour son mental dispersé . Mathieu tend les bras vers nous en disant " ah-ah ", ca veut dire " prenez moi dans les bras ". Ensuite il tend les bras vers la machine à café en disant " ah-ah ", ca veut dire " emmenez moi vers la machine à café ". Il joue avec les boutons. Mais très vite, il voit un autre objet qui l’intéresse. Alors il tend les bras vers cet objet en disant " ah-ah ". Le manège continue ainsi de suite, nous faisons une " visite guidée " de l’appartement, d’un objet électroménager à l’autre, d’un interrupteur à l’autre, d’une plante verte à l’autre. Il appuie sur les boutons, s’intéresse, puis change d’objet d’attention.
Mon fils a quinze mois maintenant, et rien ne m’a laissé pensé qu’il était d’un autre type depuis. Je penche en faveur d’une variante alpha, à confirmer. Concernant la joie et l’optimisme, je note un enfant souriant, rigolard. L’autre jour les nounous m’ont rapportées qu’il aimait bien faire des farces aux autres enfants, comme leur retirer leur tétine ou leur mettre ses doigts dans leur nez. Je note aussi qu’il a horreur d’être contraint. Ce qui est très compliqué pour tout le monde lorsqu’il s’agit de l’habiller ou de lui changer une couche. A moins…de trouver un objet inédit qui va l’intéresser et focaliser son attention.
Ayant été élevé dans une famille très dysfonctionnelle, avec un père 7 alpha très désintégré, et un frère 7 mu bipolaire (je précise qu’il s’agit d’un vrai diagnostic médical posé par des professionnels), j’ai toujours un fond d’appréhension que mon fils ait hérité des « mauvais gênes ». Je sais qu’on ne peut pas espérer être un parent parfait, et je souhaite juste être un parent acceptable et créer des conditions de vie qui feront que mon fils ne tombera pas dans la pathologie. En particulier, j’appréhende la période ROUGE dont on dit qu’elle est très difficile avec les enfants 7 . J’ai essayé de lister les 7 que je connaissait avec un niveau ROUGE sain, pour avoir des contres-références, mais je n’en ai pas trouvé des quantités folles. Je me demande même si mon fils n’a pas démarré cette phase. Il ne parle pas donc il ne sait pas dire « non », mais il souffle en faisant « pfouuu » pour dire non à nos propositions plusieurs fois par jour.
Ajouter à cela que le 7 est déconnecté de sa figure maternelle, et que mon ennéatype fait que je ne suis pas un modèle de figure nourricière. Accessoirement je me désintègre en 7 et quand j’ai le « mental dispersé » c’est que je ne vais pas bien du tout.
Des mamans (ou autre type de figure nourricière) d’enfant 7 dans la salle pour me raconter leur expérience et me conseiller, notamment vis à vis du passage en ROUGE ? Avez-vous réussi à lâcher prise vis à vis du fait que votre fils pouvait estimer de pas pouvoir compter sur vous pour satisfaire ses besoins ?
Très amicalement
Claire