Enfant 7 et figure nourricière

Bonjour à tous,

Je fais une petite mise à jour de la conversation initiée ici.
Mon fils a maintenant cinq ans. Il est de type 7 mu. Globalement j’ai considéré que sa période ROUGE, du terrible two était relativement soft pour un 7 (en comparaison avec d’autres cas que j’ai connus dans mon entourage - mon frère en particulier-, ou bien en comparaison de témoignages reçus).

Il y a quand même des périodes plus compliquées, notamment récemment, que je souhaite évoquer et analyser ici. Une conversation du forum Ennéagora m’a énormément aidée à ce sujet.

Citation de Fabien Chabreuil dans la conversation:

Pour un enfant 7 en âge pré-scolaire, la plus grosse source de frustration est probablement ses parents, et plus il est jeune, plus c’est la mère (ou la personne qui joue le rôle de la figure nourricière) qui déclenche cette frustration. D’où sans doute, la relation parentale du 7 […] apprise en stage Connexions.

Je pense bien que mon fil m’a bien identifié comme sa principale cause de frustration dans la vie. Quand il est en périodes de moins bien, j’ai le droit à des « t’es nulle », ou « t’es trop nulle », ou des « t’es vraiment nulle », mais encore des « vous ne faites pas assez de choses pour moi », ou encore « tu ne m’achètes pas assez de cadeaux ».
(Concernant ce dernier reproche, je l’ai eu suite à un anniversaire qu’il a passé chez une fille de sa classe. Effectivement pour être allée le chercher à cet anniversaire, j’ai pu constater un décalage, avec une surabondance de jeux, ballons d’anniversaire (une centaine je dirais), déguisements, goodies, etc. Alors que mon conjoint et moi cherchons à vivre dans une relative sobriété).

Sur internet, j’ai relu ceci :

For whatever reason, whether it was abuse or everyday misunderstandings, the Seven felt that they couldn’t count on getting the nurturance they needed on a consistent, dependable level.

Je trouve le terme de « malentendus quotidiens » parfaitement approprié en ce qui concerne la relation avec mon fils.

Sa dernière période très compliquée a eu lieu suite à un « malentendu » dont il estime que je suis 100% responsable. Pour les vacances d’Avril, je devais l’inscrire deux jours au centre aéré. On avait convenu de ne plus le remette dans le centre aéré habituel, car ça lui faisait faire des grosses journées et il rentrait fatigué (en plus de ne pas aimer plus que ça le concept du centre). On devait tester un centre aéré plus poche de chez nous, aux horaires et planning moins chargé. Sauf qu’en me renseignant, j’apprends que cette fois, son meilleur copain est inscrit au centre « habituel » (et plus tard également, un autre copain de sa bande de copain). Donc finalement on convient de l’inscrire lui aussi. Malheureusement, le jour J, mon fils venant juste d’avoir cinq ans, est séparé de son meilleur copain qui en avait encore quatre. De plus, son meilleur copain était avec l’autre très bon copain de leur classe qui n’avait pas encore eu ses cinq ans non plus. Mon fils était donc tout seul et isolé des deux autres. Et donc bien triste de ce que j’ai compris après. Car sa tristesse s’est manifestée par deux semaines où il a été infernale, jusqu’à nous taper dessus! Excédée par son comportement insupportable (tout comme son père), j’en suis même venue à lui mettre une baffe pour la première fois.

Citation de Fabien Chabreuil :

C’est fou comme les gens ont du mal à comprendre le 7 : c’est d’ailleurs de sa faute puisqu’il fait tout pour masquer sa vie intérieure.

Je confirme. J’ai mis deux semaines à comprendre le lien entre cet épisode et le changement de comportement de mon fils. Je précise qu’en dehors de quelques exceptions, il est plutôt sage et tranquille. J’ai eu confirmation de mon fils, deux semaine après cet épisode, que c’était pour cela qu’il était en colère contre nous (et particulièrement moi) depuis deux semaines.

Je ramène cet évènement au sous-type conservation qui vit les ruptures avec son clans comme une grande souffrance.

D’une manière générale, j’ai fait le lien entre des épisodes où ca ne se passait pas bien avec ses copains et des périodes où il était plus compliqué à la maison. Mais encore une fois, c’est difficile de savoir, car dès que l’on essaye de parler de ce genre de sujet, il nous répond « caca bouda », ou « tu es nulle », ou « on n’en parle pas ».

Je trouve qu’avoir un enfant 7 demande globalement pas mal d’énergie, pour arriver à lui apprendre la frustration (et à mettre son slip et ses chaussettes au sale, à tirer la chasse d’eau, etc.) sans déclencher des guerres au quotidien.

J’ai cédé au marketing ciblé dont je faisais l’objet, et j’ai investi dans le semainier magnétique pour enfant, ainsi que dans le « minuteur visuel », pour lui éviter d’avoir de mauvaises surprises et qu’il se prépare aux évènements, et éviter ainsi les crises.

Je me souviens aussi de l’énorme crise (brève mais intense) qu’il a fait un jour où on a voulu « se relâcher ». Nous étions en weekend dans une ville et nous avons voulu prendre le funiculaire. Mon fils était super heureux de monter en funiculaire, et s’attendait à faire le retour de la même manière (ce qui était plus ou moins prévu). Arrivé en haut, avec mon conjoint et notre hôte, on se dit que l’on aimerait beaucoup descendre à pied. Enorme frustration et donc énorme crise de mon fils, qui s’était déjà projeté dans une descente en funiculaire… Je savais qu’il allait être déçu, mais pas que la crise serait si terrible (hurlements tout le long de la descente, j’ai du le porter comme un sac à patate jusqu’en bas). Arrivé en bas il s’est calmé et on est passé à autre chose.

Voilà pour le partage, on ne sait jamais, si ça peut aider des mamans d’enfant 7 à comprendre, un jour, comme la discussion sur EnnéaGora à laquelle je fais référence, et qui date d’il y a 18 ans, m’a beaucoup aidée.

Bien amicalement,
Claire

Bonjour Claire,

Merci pour ton témoignage enrichissant.
Je veux bien te croire que l’enfant 7 demande beaucoup d’énergie ! Comment tu gères ça avec la passion du 5 ?

Ta dernière anecdote avec le funiculaire appuie sur l’intolérance à la moindre frustration, à un âge où il est difficile de se contenir en plus.
Est-ce que tu le lierais au driver « fais des efforts » avec la flemme de marcher alors qu’il aurait pu profiter de la vue en profitant ?

Bon dimanche !

Bonjour Solmal,

Je suis à temps partiel, j’ai un après-midi par semaine rien que pour moi, où je n’ai aucune obligation. De plus je fais des horaires strictes au travail (ce qui est assez rare sur le poste que j’occupe…quoique, heureusement que la jeune génération est là).

Ensuite je ne suis pas mère célibataire, mon conjoint s’implique autant que moi pour s’occuper des enfants et des tâches ménagères.

Après j’ai le centre instinctif réprimé, donc toute ma vie est organisée pour me faire dépenser le moins d’énergie possible : Je vis dans un relatif petit appartement (je n’ai pas choisis d’avoir la grosse maison à entretenir, avec le jardin), j’habite en ville donc toutes les commodités, la crèche, l’école, les services sont à dix minutes à pied. Et pour revenir à mon fils, je me renseigne beaucoup sur les techniques éducatives afin de faire au moins pire et d’éviter les crises énergivores.

Enfin je pense qu’il y a une part de VIOLET / instinct social en moi (comme le « sacrifice » du 7 ou le « devoir » du 6) qui me pousse à tolérer et accepter de m’impliquer car au fond j’apprécie de passer du temps avec ma petite famille.

Je ne sais pas mais clairement je le lie à son centre instinctif qui est bien réprimé comme le miens :grinning:. Il déteste marcher. Il passe sa vie sur son vélo. Si il n’a pas un intérêt/source de plaisir, il refuse de marcher en général.

Bonne reprise demain,
Claire

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Waow, super intéressant l’organisation que tu mets autour de ça, merci pour ce partage. J’ai particulièrement aimé le côté « gagner en compétence sur l’éducation » pour éviter des crises énergivores ultérieures, je trouve ça très éclairant !

Ca me fascine toujours de voir comment je peux utiliser des trésors d’ingéniosité pour ne pas utiliser l’instinctif aussi.

Ok pour ton fils, ça me faisait penser à ça également, j’ai pu faire ce genre de truc enfant, à avoir une flemme monumentale de partir en balade avec mes parents (qui me traînaient toujours dans la colline), à toujours faire attendre au moment de partir, la flemme quoi.

Bon weekend !

Fabien