Bonjour à tous,
Pendant cette période de confinement, les consignes ont été de rester chez soi. Pour moi, c’était évident que j’allais rester seul chez moi, et cette idée-là m’a beaucoup attiré.
Quand le confinement a commencé, j’ai eu l’impression de revivre. J’ai particulièrement apprécié cette période, et je l’ai fait savoir… avec fierté ! Et voilà l’égo qui s’emballe. Ennéatype 5, sous-type Conservation Château-Fort, rester seul chez soi pendant des semaines : un cocktail détonant pour l’égo !
Si le confort égotique a été indéniable, la tendance à la désintégration aussi.
Dès le début, je me suis donné une discipline de pratiquer environ 1h par jour une hygiène de la conscience par diverses pratiques, notamment autour de l’Ennéagramme, de la Méditation, du Yoga, du Feldenkrais et de la CNV. Faire le ménage dans la tête, comme on le fait pour sa maison. Plus ça prend la poussière, plus le nettoyage est fréquent !
Le défi va être de maintenir la régularité des pratiques post-confinement, lors du retour à des activités extérieures, qui pourront déboucher sur des classiques j’ai pas le temps.
Ceci m’a permis d’éviter une trop forte désintégration, même si celle-ci a tout de même été bien présente, et inévitable. En effet, le confinement démolit 2 instincts fondamentaux sur 3 chez l’être humain !
- L’instinct de conservation est mis à rude épreuve : toutes les injonctions sont là pour pousser à faire du C++ : attention extrême à la santé, à ce que l’on touche par peur d’attraper un virus, laver tout ce que l’on importe de l’extérieur de chez soi, gestes barrières, …
- L’instinct social est, quant à lui, littéralement anéanti : toutes les injonctions sont là pour pousser à faire du S-- : les consignes vont à la suppression totale des interactions sociales, de toute nature.
La diminition des possibilités de bouger, de faire du sport, la tendance à pousser à rester assis toute la journée mettent aussi à rude épreuve le corps.
Au final, tout converge pour pousser à la désintégration dans nos égos.
Quelques exemples de moments de désintégrations…
Au niveau de l’ennéatype 5, j’ai constaté que, assez subtilement, j’avais eu tendance à mettre un mot ou deux par-ci par-là pour pousser à un conflit, juste pour voir. Ce juste pour voir, très typique du 5 consiste en un détachement émotionnel et situationnel afin de devenir un observateur désincarné, qui observe, voit. L’intention étant de provoquer un parodie de curiosité, une parodie de savoir comment ça fonctionne (ici, des gens allant au conflit). Lorsque l’égo s’empare de l’Orientation de l’ennénatype (ici, Connaissance et Précision pour le 5), cela donne une caricature de cette Orientation : une connaissance maladroite, contre-productive, non respectueuse de soi et des autres.
Au passage, cet exemple permet de supprimer toute ambiguïté avec un ennéatype 9 (confusion classique 5/9).
D’autres exemples qui se sont répétés ont été d’attendre avec impatience la plupart des visioconférences, afin de revenir seul chez soi, sans être dérangé par les autres. Cela se traduit par une irritation interne, masquée (Passion d’Avarice), par un détachement émotionnel également, et par un détachement des mots prononcés par d’autres.
Ce sont des exemples de désintégrations, dans le sens où ces tendances-là, bien qu’existantes habituellement, sont suffisamment faibles pour franchir le seuil de l’inconscient et me permettant de les interrompre avant qu’ils ne se manifestent. Pendant la période de confinement, ils ont pu passer plus facilement et plus fréquemment entre les mailles du filet.
Au niveau du sous-type Conservation (Château-Fort), c’est le carton plein : isolé chez soi pendant 2 mois sans voir personne. Le pied ! Cela s’est manifesté par des espoirs que le confinement se prolonge encore et encore, et par un fond de tristesse lorsque je me suis rendu à l’évidence qu’il avait une réelle date de fin, et que j’allais de nouveau retourner dans la cohue sociale.
Intuitivement, le Château-Fort se fait sentir souvent comme une sensation subjective de couvercle, à l’arrière-droit du crâne, une sorte de mélange de confort et d’anxiété, qui me fait sentir quelque chose comme : ici, moi, personne d’autre, hors de question.
Ressentir où se situe dans le corps la manifestation du sous-type est aussi une voie pour mieux l’observer, le rendre conscient, l’accepter tel qu’il est et lâcher-prise dessus.
Au niveau d’états plus libres et intégrés, la pratique de faire le ménage spirituel tous les matins a été un ancrage très fort. Si les journées ont eu des bas dans l’égo (exemples ci-dessus), elles ont eu aussi des hauts dans l’Essence, avec une plus forte présence dans le présent, ici et maintenant, une plus grande présence à tous ceux avec qui j’étais en contact en visioconférences, une plus grande présence aux sensations du corps. Du côté du mental, cela s’est manifesté par plus de moments de calme, de vide de bla bla, plus de lectures avec une meilleure concentration que d’habitude, plus d’apprentissage de connaissances efficaces et utiles.
Au final, c’est une expérience intéressante (tiens, un peu de 5 qui observe dans l’expression ), qui appuie bien sur l’égo, mais qui démontre également que même dans ces moments-là, il n’y a pas que l’égo qui puisse se manifester. Les autres états de conscience sont toujours là à disposition.
Très amicalement,
Patrick