Le Centre réprimé contrôle-t-il secrètement notre personnalité?

Pour moi, 9 alpha, je réprime le centre émotionnel et co-réprime en bascule le centre instinctif.
Le centre réprimé contrôlerait secrètement notre personnalité. J’ai encore du mal à le percevoir. Je souhaiterais que cet article me permette peut-être de mieux comprendre cette phrase…
Si je suis parvenue un peu plus à me relier à mes émotions (centre réprimé), ce qui fait – que mise à part - la grosse exception - de la colère ! – je peux ressentir et exprimer plus facilement mes émotions, j’ai encore du mal, régulièrement, à activer mon Centre préféré (l’instinctif) qui s’engourdit, s’enlise souvent.

Donc, à ce stade, je ne pense pas que mon émotionnel réprimé me dirige secrètement. En revanche, mon instinctif, oui !
En effet, j’observe de plus en plus facilement et régulièrement la combinaison de la répression de mon Centre préféré (l’instinctif) à mon orientation (soutien et acceptation) / fixation (oubli de soi) et à ma compulsion (évitement des conflits).

J’utilise facilement mon centre instinctif de manière égotique ( ?) en m’investissant à fond dans des broutilles non engageantes (travaux ménagers, répondre gentiment à des mails non prioritaires quand une mission importante pour moi n’est pas traitée, nettoyer la salade alors qu’il faut se préparer à partir – comme ça ce sera fait pour ce soir). Et là, oui, il me mène par le bout du nez, je le subis, jusqu’à ce que j’en prenne conscience…heureusement de plus en plus vite !

La citation « faire et défaire, c’est toujours travailler » me poursuit encore.

Or mon travail en tant qu’indépendant exige de l’investissement personnel et de la réflexion de fond sur ce que je souhaite vraiment pour ma petite entreprise. Définir un objectif prioritaire et s’y tenir est vital économiquement.

J’ai aussi une autre façon d’utiliser d’une manière égotique mon centre instinctif : agir pour des causes extérieures à moi-même. Je ne compte pas le nombre de fois où je fais des choses pour aider, alors que je suis par ailleurs paniquée (Centre émotionnel réprimé), par le temps que cela me prend. Il me faut attendre les insomnies et les crises d’angoisse pour me raisonner.

Par exemple, l’année dernière, pour réussir la certification à l’Institut, je devais visionner suffisamment de films pour devenir « Praticien » en Ennéagramme. Or j’ai raté ce certificat au mois de juin 2018 pour les mêmes raisons d’occupations à des activités connexes. J’ai eu l’année passée des quantités de raisons pour moi tout aussi importantes quand elles se présentaient à moi au lieu de me consacrer sur l’essentiel pour moi qui était pourtant de réussir le certificat du stage CONNEXIONS. A la fin de l’année 2018, j’ai été à nouveau très occupée : par le déménagement de mes beaux-parents que j’aide à faire les cartons (aide), par le fait d’être devenue la présidente d’un collectif de sans-papiers (aide), par mes missions professionnelles, j’essayai de ménager mon mari 8 sous pression de ne pas se mettre en colère pour des broutilles (imaginant que cette colère était tournée contre moi) souvent, etc… pour cette année 2019 je pourrais tout à fait repasser à côté du but personnel et important pour moi de réussir cette nouvelle étape. Et je travaille beaucoup à m’obliger à me tenir à cette priorité car papillonner est une seconde nature…ma mère me disait petite « arrête de toupiner » (comme la toupie qui tourne mais ne fait rien).

Mes études (scolaires, et universitaires) se sont caractérisées par la concentration sur les travaux secondaires au détriment des objectifs principaux. Je ne citerai qu’un seul exemple symptomatique. J’avais raté de peu Sciences Po Paris après le bac. Je l’ai repassé 4 ans plus tard après avoir suivi une prépa privée. Mais j’étais parallèlement en Maîtrise de Droit et très attachée à un objectif bien secondaire : rédiger un bon mémoire de Maîtrise qu’on me demandait de rendre dans le cadre de mes études… je me suis alors concentrée pour rendre ce mémoire ; il a été rendu, a remporté une très bonne note, il était proche de la perfection (j’ai une grosse aile 1), mais j’avais totalement négligé ma préparation à Science Po que j’ai raté pour la seconde fois… alors qu’au fond, c’était vraiment cette école que je souhaitais faire. Je me souviens d’avoir invité dans la maison de mes parents, une collègue et amie, également en Maîtrise de droit, également dans la même Prépa à Science Po, pour, initialement, que nous puissions réviser ensemble. Je me souviens encore d’avoir assisté, totalement démunie et incapable de m’y mettre, aux révisions intenses de cette amie pour Sciences Po, alors que je peaufinais mon mémoire. Au final, elle a eu tout juste sa maîtrise – elle avait fait le minimum pour son mémoire et cela avait bien suffi – et a intégré Sciences Po alors que moi, je n’y suis pas rentrée et ai continué en droit, matière qui ne m’enthousiasmait pas du tout.

Comment faire pour activer ce centre instinctif très souvent réprimé ?

Helen Palmer conseille dans The Vision of the Enneagram, The complete guide to psychological and spiritual growth for the nine personality types aux 9 alpha : « Learn to recognize what you want from a given situation ». Ce you en italique me parle bien, car j’aurais envie de tourner la tête… et de demander « Ah oui, vous parlez à qui là ? »

Pour moi (et probablement pour pas mal de 9), c’est un gros problème de savoir ce que JE VEUX.

Dans ce moi-même que j’évite, j’évite alors les conflits intérieurs : au sens où je pourrais clairement me confronter à moi-même, me secouer littéralement et me dire : « et, oh, Philomène, c’est quoi le plus important là, pour TOI, T’ES OU là-dedans ??? ». Même si je pratique cette méthode de plus en plus, pour moi ça reste souvent difficile d’y répondre. Par exemple, un vrai challenge pour moi est de déterminer mon objectif de l’année 2019 en ce début d’année.

Et ici je vois comment je pratique constamment ma fixation (oubli de soi) et la non activation de ma vertu (l’activité) alors que cette dernière me permettrait pourtant d’accéder plus facilement à mon essence.

Une première solution que j’utilise : je me force à m’y mettre, à planifier la veille pour le lendemain ce que je dois faire POUR MOI (ma mission, mon travail), via une carte heuristique (plus ludique et attrayante que la to do list en colonne classique) que je suis le lendemain, sans avoir à m’interroger ni à réfléchir au moment d’avoir à agir sur l’opportunité de telle ou telle action. Parfois, je suis obligée de me confronter violemment à moi-même, de m’engueuler intérieurement, de secouer cette paresse à agir pour moi, pour m’atteler à la tâche. Sortir de chez moi et me confronter à d’autres entrepreneurs comme moi me stimule aussi.

Je me force aussi à couper court à toutes les demandes extérieures (appels, mail et autres) qui pourraient me faire dévier de mon objectif et souvent, je suis obligée, des dizaines de fois, de me prendre en flagrant délit de vagabondage mental, de valses hésitation entre entamer une action ou un autre, de tentative de justifier une nouvelle me détournant une fois de mon objectif.

J’ai récemment trouvé une autre solution qui m’aide vraiment et que m’a soufflée Theresa CHEUNG dans son ouvrage de février 2018, 21 rituels pour changer votre vie . Elle propose un ensemble de 21 rituels quotidiens, simples et rapides. Ils peuvent aider tous les ennéatypes à lutter contre la répression de l’un de leur centre et pour un 9, un certain nombre de rituels permettent de le valoriser, de reprendre conscience de sa valeur et de s’aimer profondément. Ils me permettent de me reconnecter (décidément, il me plaît ce mot !) à l’essence du 9, le véritable amour pour soi et pour les autres… cela nourrit mon besoin de spiritualité si salvatrice pour moi dans ce monde bien matéraliste, surtout à l’arrivée des Fêtes de fin d’année…
Bien chaleureusement,
Philomène

Bonjour Philomene9alpha,



« J’utilise facilement mon centre instinctif de manière égotique ( ?) en m’investissant à fond dans des broutilles non engageantes (travaux ménagers, répondre gentiment à des mails non prioritaires quand une mission importante pour moi n’est pas traitée, nettoyer la salade alors qu’il faut se préparer à partir – comme ça ce sera fait pour ce soir). Et là, oui, il me mène par le bout du nez, je le subis, jusqu’à ce que j’en prenne conscience…heureusement de plus en plus vite ! »

A te lire, je vois plutôt le mécanisme de défense de Narcotisation (avec aussi la Passion qui semble bien présente) plutôt que l’expression de l’instinctif réprimé. Un instinctif réprimé ne ferait pas faire des travaux ménagers pour « détourner l’attention », mais ferait plutôt : « ne rien faire ». Lorsqu’on lutte contre sa répression, c’est plutôt un « à quoi bon » ou une lourdeur physique et psychologique qui pousse à arrêter de faire. Mais si tu détournes ton attention pour « faire » des choses d’importance secondaire, cela ressemble plutôt au mécanisme de défense. Qu’en dis-tu ? Comment est-ce que tu vis ton mécanisme de défense à ta connaissance ?



« Par exemple, l’année dernière, (…) mère me disait petite « arrête de toupiner » (comme la toupie qui tourne mais ne fait rien). »

Ici également, j’y vois le mécanisme de défense à l’oeuvre. « Faire » tout cela, pour de l’instinctif réprimé, cela me semble… suspect :slight_smile:



« Je me force aussi à couper court à toutes les demandes extérieures »

Si cela peut effectivement être parfois efficace, j’y vois un risque de lutte contre l’égo. Je ne dis pas de ne pas faire ça, mais autant que possible, préférer ce qui tu as très bien illustré dans ton dernier paragraphe : « un certain nombre de rituels permettent de le valoriser, de reprendre conscience de sa valeur et de s’aimer profondément ».
C’est effectivement par une reconnexion à soi, via la Présence, la bienveillance vis-à-vis de l’égo, qu’on trouve une voie de paix intérieure… paradoxalement, ce que recherchent les 9 (mais pas que eux :wink: ) !

Concernant le centre réprimé, en tant que 9, il y a effectivement la difficulté de la co-répression.
Essaie d’observer :

  • quelle stratégie je mets en place pour éviter de ressentir émotionnellement ce que je vis dans une situation donnée ? (=> mettre en évidence comment le centre émotionnel réprimé « contrôle » nos actes)
  • quelle stratégie je mets en place pour éviter de faire, et m’arrêter, alors qu’il y a des choses à faire ? (=> mettre en évidence la co-répression de l’instinctif).

Je te remercie pour ce magnifique témoignage d’introspection qui, je l’espère, pourra éclairer d’autres 9, ou d’autres personnes ayant l’habitude de ce genre d’automatismes !

Très amicalement,
Patrick

Bonjour Philomene et bonjour à tous,

Pour un 9 la répression de l’instinctif ne survient que lorsqu’il est en bascule. La plupart du temps c’est donc le centre émotionnel qui semble réprimé chez toi plutôt que le centre instinctif. C’est cette répression là qu’il te faut guetter si tu veux l’observer.
Et lorsqu’on dit que ce centre réprimé contrôle secrètement notre personnalité, il faut sans doute se rendre compte de la quantité énorme d’énergie que nous utilisons à ne pas VOULOIR le faire fonctionner, et à préférer lui substituer notre centre préféré, inconsciemment bien sûr, c’est en cela qu’il nous contrôle.

Voici un exemple : je réprime mon centre instinctif, et me lancer dans l’action alors que je n’en ai pas envie me coûte. Lorsque ma compagne me demande où se trouve un objet précis dans la maison, par exemple ma carte d’identité, je n’imagine pas un seul instant avoir à me lever et lui donner. J’utilise mon centre préféré, le mental, pour lui expliquer comment la trouver : vas dans l’entrée près de la porte de séparation avec la salle à manger et parmi les meubles qui se trouvent à droite de cette porte choisis la première colonne et le meuble du haut, ouvre-le, et parmi les 9 compartiments choisis celui en haut et gauche, derrière le carnet jaune il y a un porte carte vert dans lequel se trouve ma carte d’identité. Elle, réprime le mental, et son centre préféré est l’instinctif, donc elle se déplace sans effort et cherche l’objet, et bien souvent elle revient parce qu’elle n’a pas retenu toutes les explications, je recommence en partant de là où elle est arrivée, exemple le bon meuble, elle repart avec les informations qui lui permettront de trouver l’objet à partir du meuble…
Dans la situation inverse, si je cherche un objet et que je lui demande où il est, elle me répond souvent « dans le meuble »…Ce à quoi je lui réponds : dans quelle pièce, quel meuble, et où dans ce meuble? Ce qui pour elle, semble être trop d’informations à gérer en même temps (mental réprimé), alors elle se lève, va chercher l’objet et me le donne (instinctif préféré) sans que cela ne semble lui coûter aucun effort, même si elle était allongée sur le canapé, en train de lire un bon livre, avec une tasse de thé et des gâteaux à ses côtés…

Un autre exemple : un jour, attablé avec mes 3 enfants, nous nous rendons compte qu’il manque de l’eau à table. Avec mon instinctif réprimé, je n’ai pas envie de me lever pour en ramener, alors je cherche mentalement une autre solution pour avoir de l’eau. Je demande à un enfant d’en ramener…refus de sa part « pourquoi tu n’y vas pas toi-même si tu as soif? » (bien sûr il n’a pas tort), puis aux autres enfants qui refusent leur tour. Et oui… nous avons tous le centre instinctif réprimé…sauf…mon ainée qui est 9. Alors je lui dit « s’il te plait, va nous chercher de l’eau », elle me répond (à raison) « pourquoi çà tombe toujours sur moi? », et ma réponse, rapide et évidente, « parce que tu es la seule d’entre nous, en tant que 9, qui ne réprime pas l’instinctif, donc c’est à toi que cela coûte le moins de te déplacer, et nous t’en remercions tous d’avance ». Elle sourie, puis de bonne grâce va chercher l’eau.
Bon dans ce dernier exemple je me rends compte aussi que je mets en action deux autre choses : mon mécanisme de défense, la rationalisation, et aussi ma tendance à la manipulation mentale. Voilà vous saurez tout.

Pour finir Philomène, sur la recherche de ce que TU veux vraiment, c’est certainement le travail le plus intéressant que tu puisses faire en tant que 9. Je me souviens d’un groupe de 9 qui devait, pendant un séminaire, nous présenter leur façon de voir le monde (pendant 30mn) afin que nous les comprenions mieux, puis ensuite quelles solutions ils pouvaient mettre en place pour se mettre à distance de leur ego et quitter leurs automatismes. Parmi les nombreux exercices et propositions, deux m’ont marqué.
Le premier avait pour propos de nous faire vivre ce que ressentait un 9 lorsqu’il n’osait pas s’exprimer ou dire dire non de peur de générer un conflit. Nous étions par groupes de 4 ou 5 personnes, l’un d’entre nous devait s’asseoir au sol, puis chacune des autres personnes venait lui demander gentiment s’il pouvait s’assoir sur lui, ce à quoi la personne au sol, qui se mettait dans la peau d’un 9, devait répondre oui, ou ne rien répondre. Ce qui avait pour effet d’autoriser le demandeur à s’assoir sur lui. Puis au tour de la 2ème, puis de la 3ème personne de le faire…Et le 9 assis au sol se retrouvait plaqué sous 3 ou 4 autres personnes à qui il n’avait pas su direNon… Tout le monde trouvait cette position inconfortable.
Le second exercice, était une proposition de voie d’amélioration pour les 9. Toujours par groupe de 4 à 5 personnes, le 9 (ou celui qui en joue le rôle) s’assoit au sol à nouveau en traçant un cercle imaginaire d’environ 2 mètres de diamètre autour de lui. Puis chaque membre du groupe va se présenter face à lui alternativement, en restant en dehors du cercle, et va lui demander, gentiment s’il peut entrer dans son cercle. Alors le 9 doit se concentrer sur son ressenti, sur ce qu’il a vraiment envie de répondre au fond de lui à cet instant précis et le dire simplement. « oui tu peux entrer et t’assoir à côté de moi, mais sans me toucher », « non je préfère que tu restes en dehors de mon cercle en ce moment »« tu peux entrer, mais reste debout en périphérie » etc…

amicalement
Siete7mu

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Bonjour à tous,

Et bienvenue sur ce forum @Philomene9alpha et @Siete7mu. Je suis ravie de de vous y lire. :slightly_smiling_face:

Comme toi Philomène je fais partie des types dits du triangle (3,6,9). Nous avons la particularité de vivre deux sortes de répressions, celle quasi permanente de notre troisième centre dans la hiérarchie (partagée par tous les ennéatypes) et celle qui concerne notre centre préféré et qui est ponctuelle ; en période de stress égotique il bascule en troisième position et devient co-réprimé.

Lorsque tu dis :

Donc, à ce stade, je ne pense pas que mon émotionnel réprimé me dirige secrètement. En revanche, mon instinctif, oui !

Je te suis sur le fait que pour les types du triangle la priorité est de remettre en première position le centre préféré, Tu le décris d’ailleurs très bien dans un autre de tes messages :

Moi, le mouvement me donne l’impression d’exister, de me reconnecter.

J’ai pour ma part, en revanche, des exemples en pagaille du « contrôle silencieux » de mon centre réprimé sur ma personnalité. Comme il n’est « pas là » ou plutôt parce que je ne veux pas qu’il « soit là », j’utilise soit un autre centre pour faire le taff (en général mon mental) soit le centre de quelqu’un d’autre… ou les deux. Et en avant la manipulation ! Tous les ego font la même chose, il n’y a pas que toi @Siete7mu :hugs:

Qu’il s’agisse de répression ou de co-répression, il me semble que cela peut s’exprimer de deux manières différentes, soit le centre est paralysé ou enlisé, soit il s’emballe. Les deux phénomènes sont le résultat de la répression de ce centre et de son dysfonctionnement. Dans les deux cas le centre ne rempli pas son rôle. Et à ce titre je dirais que même dans le cas de l’emballement d’un centre ont peut parler de répression.

Ce que tu décris ci-dessous @Philomene9alpha pourrait relever, je trouve, de la facette emballement de ton centre instinctif.

ma mère me disait petite « arrête de toupiner » (comme la toupie qui tourne mais ne fait rien)

Comme quoi on peut « ne rien faire » tout en « s’activant ».

Je l’ai observé aussi chez moi à la fois pour mon mental (soit confusion ou vide mental sidéral, soit mental en surchauffe qui tourne en rond et s’interroge sans fin sans arriver à fonctionner correctement) et pour mon instinctif (multiples actions non prioritaires juste pour ne pas penser à mes peurs ou narcotisation aux séries sur Netflix et donc paralysie ou enlisement).

Le centre réprimé est vu par notre ego comme sans valeur, inutile ou dangereux. Il est donc mis de côté et par conséquent il a forcément un impact sur notre fonctionnement. Il « oblige » les autres centres à faire son travail à sa place et en cela il a une grande influence sur notre personnalité, même si c’est en creux.

Pour mieux percevoir ce phénomène @Philomene9alpha tu pourrais, effectivement, t’observer en situation d’utilisation de l’émotionnel et voir quelles stratégies ton ego met en place pour éviter son utilisation.

Pour nous types du triangle, dans l’idéal, il faudrait s’occuper d’abord de remettre en premier le centre préféré/co-réprimé, puis en passant éventuellement par le centre de support (c’est plus facile) développer le centre réprimé.

Tout un programme ! :innocent:

Très amicalement,
Alice et le lapin

Quel plaisir de lire vos témoignages, merci à tous :slight_smile:

Il a fallu que j’utilise mon centre mental réprimé pour comprendre ce que tu disais @Patrick5 :see_no_evil:
Et après avoir compris, je me suis dis: « mouai, il pinaille »…
C’est là que j’ai réalisé que c’était une des qualités principales données par le 5 au monde (la précision): merci donc pour ce cadeau :wink:
Cela étant dit, je crois qu’il y a un lien très fort chez le 9 entre répression de l’instinctif et mécanisme de défense. Peut-être même un lien de cause à effet.

Comme l’a écrit @Alice-et-le-lapin:

Je pense que le mot « Narcotisation » chez le 9 est une façon de décrire ce centre instinctif qui « déconne »: pour certain ça se manifeste dans un manque de mouvement (CI paralysé/enlisé), pour d’autre dans un surplus de mouvements « inutiles » ou plutôt « mal-utiles » (j’aime bien ce mot de « mal-utile » pour décrire la Narcotisation).

En fait, j’ai rarement vu un 9 complètement « arrêté ». J’ai l’impression que c’est vraiment dans un état de désintégration avancé que l’instinctif s’arrête complètement (et encore). Quand je suis dans un état d’« à quoi bonisme » avancé (le manque d’Espérance, ça me parle!), il y a toujours des traces de Narcotisation: manger compulsivement du chocolat, trier des photos sur l’ordinateur, faire des choses de façon mécanique, jouer de la guitare, etc. bref, il y a toujours un faire quelque part…

Peut-être est-ce lié à mon centre mental réprimé (9mu)?
En effet, dans ces moments difficiles, je me « nourris » d’émotions (centre Emotionnel support). Je reprends mes exemples:

  • jouer de la guitare: émotions liées à la musique - c’est vraiment ce que je recherche
  • trier/visionner des photos: je me plonge dans des souvenirs (transes de régression en âge) qui me font vivre des émotions. Je suis très organisé pour ça (des années de Narcotisations): 140000 photos triées et rangées depuis ma naissance jusqu’à aujourd’hui! (mon aile 1 est bien utile dans ce travail)
  • manger du chocolat compulsivement
  • travail de généalogie: encore des émotions « familiales »

Comme je suis déconnecté de moi-même dans ces moments là, je ne trouve pas spontanément les émotions (si mon CI était vraiment absent, mon CE support ne marcherait pas non plus). Pour trouver mon centre support, j’ai besoin de faire quelque chose… la Narcotisation est là pour ça!
Peut-être qu’un 9alpha (@Philomene9alpha?) pourrait décrire comment ça marche pour lui/elle?

Pour finir, @Siete7mu, tu m’as bien fait rire :joy:

Coquin: utiliser l’Enneagramme pour manipuler sa fille, c’est pas bien :stuck_out_tongue_winking_eye:

Lighyli.

Merci Lighyli! Effectivement, j’ai tout de suite vu une imprécision. Ceci donc mis à part, est-ce qu’il peut y avoir un intérêt à mettre en lumière cette précision ? Peut-être y répondre par l’expérience :slight_smile:

Quelle est la différence subjective dans le vécu d’une personne 9 lorsqu’elle s’éparpille dans ses activités secondaires ? Est-ce qu’il y a une différence de vécu selon que l’on soit sur un mécanisme de défense ou sur un autre mécanisme : répression de l’instinctif, voire Passion!
En effet, d’après Béatrice Chestnut, la Passion chez le 9 est décrite comme Faire toutes les actions possibles à l’exception de la « bonne ».
Est-ce que ce n’est qu’une différence de mot ou bien y a-t-il une différence de vécu subjectif ?

Ca pourrait faire un sujet dédié : comment gérez-vous vos photos ?
Spoiler : j’ai aussi trié énormément de photos, avec un système de nommage précis et logique. :sweat_smile:

Bonjour Siete7mu,

Merci beaucoup de ton message qui me permet d’avoir davantage de tolérance vis-à-vis de mon petit frère 7mu qui réprime (comme toi) l’instinctif, ce qui a été renforcé par son éducation, puisque mes parents nous ont toujours sollicité mon frère et moi, âges de 3 ans de plus que lui, pour faire à sa place, au motif qu’il était plus jeune que nous. Il l’a été très longtemps, jusqu’à 15 ou 16 ans. Il s’est marié avec une femme exemplaire qui fait presque tout à la maison, ce qui ne l’aide pas beaucoup non plus à réduire cette répression (il ne s’intéresse hélas pas à l’enneagramme).

Merci beaucoup aussi de ton message sur les 9 qui touche juste. Oui, ce sont les questions principales que je me pose très souvent : que veux-tu exactement ? que fais-tu là, maintenant, pour toi ? qu’est-ce qui est important pour toi ?.. Ce sont aussi des questions que je pose aux 9 que j’accompagne en coaching pour les aider à prendre conscience de leur existence (ou autre chose ? :roll_eyes:).
Concernant le second exercice que tu sites - proposition de voie d’amélioration pour les 9 - peut-être que cela ne t’étonnera pas, mais je pense qu’il me serait encore bien difficile aujourd’hui de répondre directement à la personne qui approcherait de mon cercle que je préfèrerais qu’elle reste à l’extérieur (par exemple). Je pourrais très facilement me mentir à moi-même en imaginant que c’est par égard pour elle que je l’inviterai plutôt à rentrer dans mon cercle imaginaire… En vérité je pense que je serai dans l’impossibilité de donner une réponse directe si c’est un refus. Je me dirai certainement : Pourquoi devrait-il rester à l’extérieur ? Ai-je vraiment envie qu’il entre à l’intérieur ? Qu’est-ce que je veux au fond ? Ce sont encore pour moi aujourd’hui, des questions très difficiles auxquelles j’aurai encore beaucoup de mal à répondre si je me trouvais dans ce type d’exercice. Merci Siet7mu de m’en avoir fait prendre conscience.
Bien amicalement,
Philomène

Merci Patrick5 de tes analyses toujours précises et précieuses !

Je tâche de répondre à tes premières indications de travail dans ton post précédent par un exemple.
Tu poses d’abord la question suivante :
Quelle stratégie je mets en place pour éviter de ressentir émotionnellement ce que je vis dans une situation donnée ? (=> mettre en évidence comment le centre émotionnel réprimé « contrôle » nos actes).

Je dois dire que tu m’as fait prendre conscience que je dois encore travailler sur le CE réprimé (chez moi) car il m’est toujours très difficile d’identifier a posteriori les émotions qui me traversaient à tel ou tel moment. Peut-être que je devrais davantage pratiquer le rappel de soi…

Toujours est-il que voici peut-être un récent exemple de répression de mes émotions. Je vis de manière assez récurrente un malaise quand je suis en groupe (famille, amis) alors que l’objectif de ces réunions est de partager de bons moments avec eux.

Je prends comme exemple Noël en famille cette année et le Réveillon du Nouvel an cette année également avec des amis très proches de mon mari. Ces deux événements sont assez chargés émotionnellement dans la mesure où j’essaie à chaque fois d’y trouver ma place et que je ne la trouve pas vraiment. J’y suis mal à l’aise, pour ne pas dire en souffrance. Dans ma famille où un de mes frères de base 7 – le préféré « officiel » de mes parents - prend tout l’espace et l’attention amusée de l’auditoire (très élargi cette année par les copains et copines des neveux et nièces). Pendant des années, j’ai été plutôt silencieuse au sein de ma famille, pour de multiples raisons. J’ai notamment évité le conflit ou d’avoir à justifier une posture ou un avis différent de ceux de ma famille.

Avec ce groupe d’amis où un 7 occupe également une place prépondérante, outre que les hommes y règnent en maîtres – peut-être du fait de leur génération (ils ont tous plus de la soixantaine) et des rapports instaurés depuis longue date avec leurs femmes dans ces voyages d’exploration et d’observation animalière qui les lient. En effet et pour faire bref, ce sont des amis qui voyagent depuis des années ensemble dans des contrées très lointaines à la recherche d’espèces animales rares qu’ils photographient (traditionnellement les hommes se stationnent pendant des heures à l’affût dans les réserves animalières où ils passent plusieurs semaines pour prendre leurs photos pendant que ces dames les observent à leurs côtés à la jumelle ; ils sont pour la plupart d’entre eux ornithologues : ils ont pour eux le savoir et l’expérience ; ces dames les accompagnent et n’ont pas du tout le même niveau de connaissances ni d’expérience - voici pour le contexte).

Dans ce dernier groupe, les discussions sont donc essentiellement centrées sur le monde animal (dont je ne connais rien), les dernières « prises » photographiques – au Botswana ou au Brésil par exemple– ou sur les dernières nouveautés en termes de techniques et de matériel photo. Les femmes participent peu à ces échanges ou préfèrent se regroupent entre elles pour discuter chiffons et nouvelles… Bref, je ne m’y sens pas bien à ma place et suis alors dans une sorte de souffrance - d’être en décalage - de peur - d’être transparente - . Ma fuite alors est l’action / narcotisation : je passe mon temps à faire le service à la cuisine, à nettoyer plus que nécessaire (en tant qu’invitée, ce n’est pas à moi de ranger la vaisselle lavée qui sèche des repas précédents) pendant que tous sont attablés et à lutter contre ma volonté de m’extraire du groupe (fuir aux toilettes et traîner à la salle de bain) plutôt que d’assister passivement aux échanges sans piper mot.

Dans ma famille à Noël, c’est un peu le même topo. Je vis mal que mon petit frère « préféré » fasse son habituel « one man show » avec blagues et histoires et je me réfugie dans le faire / narcotisation – la frontière est ténue entre l’aide utile à ma belle-sœur qui nous reçoit et le fait d’aller nettoyer l’évier un peu gras…c’est inutile et on ne me l’a pas demandé. Parfois cela suscite, à juste titre, l’agacement de la maîtresse de maison…

Dans ces moments-là, je réprime mes émotions ; je sens à chaque fois un malaise. A y réfléchir, il s’agit plus précisément d’une angoisse qui s’exprime par une petite boule au ventre, souffrance d’être sans lien avec le groupe ou d’être comme sans valeur pour lui ou encore d’être abandonnée par lui , d’être sans amour.

J’agis alors pour qu’on reconnaisse mon aide et ma valeur mais mes actions glissent sans que je m’en rende toujours compte vers de la narcotisation. Comment est-ce que mon centre émotionnel contrôle-t-il alors ma personnalité ? Probablement car c’est lui seul qui me motive pour me précipiter dans cette action, voire cette narcotisation. J’évite de me mettre en colère contre le fait qu’on ne parle que d’un seul sujet dans cette assemblée et qu’il y en aurait tant d’autres intéressants ! J’évite de trop ressentir la souffrance de l’isolement en m’activant pour rendre service. En réalité, je ne suis pas directement motivée par le fait d’aider l’autre (celle qui nous reçoit). Ma première motivation est de me protéger de ma colère (qui serait trop violente ou trop douloureuse) et de ma souffrance d’être ignorée. Cela me permet de la mettre de côté, et peut-être qu’on m’estime un peu, qu’on m’aime un peu plus, tout simplement.

Ensuite, tu me proposes une seconde piste dont je te remercie Patrick : quelle stratégie je mets en place pour éviter de faire, et m’ arrêter , alors qu’il y a des choses à faire ? (=> mettre en évidence la co-répression de l’instinctif).

Cette situation est courante quand je suis fatiguée et que j’ai beaucoup de choses à faire. D’abord la peur arrive vite et la désintégration en 6 n’est pas loin quand j’ai réussi à écrire une « to do list » longue comme le bras et que l’objectif me semble très loin d’être atteint. Le phénomène se reproduit par exemple au retour de voyages où je peux mettre jusqu’à 3 jours pour ranger un sac d’affaires quand mon mari (ennéatype 8) met 20 minutes. La 1ère stratégie est mon mécanisme de défense (la narcotisation) justifié ou guidé par ma fixation (oubli de soi) ; je commence à ranger la maison (la cuisine, la pièce du bas de la maison qu’on utilise peu et dont le désordre ne pose à priori pas de problème ou dont le rangement n’est pas prioritaire), je peux me lancer frénétiquement dans l’épluchage de légumes pour faire une soupe pour mon mari et moi.

Je me persuade alors qu’il est plus important de préparer un bon repas équilibré que de ranger mon sac de voyage qui peut attendre ; il en serait de même pour nettoyer la caisse des chats, les poubelles, vider le compost au jardin, dégivrer le congélateur ou le frigidère, nettoyer la salade, etc. bref toutes tâches fort peu attrayantes ni valorisantes, et que je n’aime pas du tout ( !) faire. J’imagine que mon mari non plus et je veux lui éviter cet ennui. Je me dis également que « c’est toujours ça de fait », « ce qui est fait n’est plus à faire » et comme ces tâches sont pénibles je m’auto-suggère de m’en débarrasser au plus vite. Car la narcotisation implique désormais chez moi la (relative) rapidité de l’action. Autrefois je pouvais faire durer ces séquences très longtemps (je me revois à 18 ans devant mon programme d’histoire, la seconde guerre mondiale, ou plutôt devant le livre d’histoire dont je connaissais toutes les illustrations de la période 39-45 ; je passais des heures dans ma chambre à rêvasser ( ?), observer ( ?) les images de cette période). Aujourd’hui, comme j’en ai conscience, les actions non prioritaires peuvent s’enchaîner très très rapidement mais s’arrêter au bout de… 30 min. Je me surveille désormais car j’en ai pris conscience : quand j’entreprends une telle action non prioritaire, ma petite voix intérieure (aile 1) me dit : « bon, ok, mais pas pour plus de ….x minutes ». Je vais voir si je peux encore réduire ce temps (!).

Merci enfin Patrick de poser la question suivante :

Oui, d’abord ce qu’écrit Béatrice Chestnut résonne complètement pour moi. Ensuite, que ce soit le vécu (« subjectif » comme l’écrit Patrick - en fait, pour moi le vécu est toujours subjectif) de la passion (paresse), de la co-répression de l’instinctif, du mécanisme de défense (narcotisation) et j’ajouterais, de la fixation (oubli de soi), il est pour moi toujours le même… je le décrirais comme la sensation agréable d’être occupée à quelque chose, installée dans le confort du non choix, du « non conflit », de l’action « non utile » (comme écrit justement Lighyli) car non impliquante.

Enfin, pour répondre à Lighyli qui m’interpelle :

Moi aussi je suis déconnectée de moi-même dans ces moments de co-repression de l’instinctif (et du CE pour moi). Pour me reconnecter à mon centre support (le mental), j’ai besoin de faire quelque chose, je suis d’accord. En revanche, si le mécanisme de défense (la narcotisation) me met sur le chemin de la reconnexion à moi-même, je ne suis vraiment, réellement et complètement connectée à moi-même que lorsque j’agis vraiment pour moi même (le mieux est, comme je l’avais écrit dans un post précédent, le sport intensif où je suis complètement impliquée dans une action qui met totalement mon corps en mouvement. Car alors je me connecte à mes qualités essentielles (à ma vertu d’activité et à mon idée supérieure de l’amour). N’est-ce pas pour toi la même chose Lighyli ? Mais peut-être est-ce la même chose pour tous les enneatypes ?
Affaire à suivre.
Bon début d’année à tous,
Bien amicalement,
Philomène

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Bonjour Philomene9alpha,

Merci Philomene9alpha :kissing_heart:

En citant ces passages :

s’il y a effectivement de la narcotisation et une répression des émotions, il me semble que l’instinct social participation périphérique soit aussi au centre des préoccupations en s’accaparant une bonne part de l’attention, ce qui éloigne d’autant plus de vivre des moments en conscience ici et maintenant.

D’après Béatrice Chestnut et Uranio Paes, un instinct se mate, comme pour dresser un animal.
Ce point me semble important parce que, revenir ici et maintenant se fera différemment. En effet, si la part de l’égo qui accapare préférentiellement ton attention est :

  • du côté de la narcotisation ou de Paresse à soi, alors il s’agit de revenir en conscience de la Compulsion (éviter les conflits), de l’accepter avec bienveillance et de faire glisser l’attention vers l’ici et maintenant, tout en ressentant la résistance de la Compulsion, sans lutter contre elle, ou de faire tout autre travail sur l’égo classique, comme la déconstruction de transes hypnotiques par exemple.

  • du côté de la répression de l’émotionnel, alors il s’agit de rééquilibrer les centres, en passant par le centre de support : utiliser le mental pour permettre un accès au 3ème centre.

  • du côté de l’instinct (social en l’occurrence) : il s’agit de le forcer, de le mater, parce que l’observation seule est, d’après Chestnut&Paes, peu efficace face à un instinct qui est comme un animal sauvage.

Dans tous les cas, cela passe par faire revenir l’attention ici et maintenant, en étant conscient de soi, des autres et de ses 5 sens, dont la respiration. :wind_face:



Il me semble qu’on est là aussi dans une particularité du 9 où la Passion et la Fixation sont quasiment la même chose, et le mécanisme de défense est finalement aussi très proche dans son fonctionnement.

Très belle année 2020 à tous!
Patrick5