Bonjour à tous,
Une des choses que j’adore avec l’ennéagramme, c’est que parfois je crois en avoir fait le tour, mais des années après sa découverte, j’ai encore et toujours des surprises !
J’ai réalisé ces derniers jours que j’avais complètement ignoré la présence du centre émotionnel chez moi, et son absence chez certains membres de mon entourage. En fait c’est comme si avant, je me définissais par un centre préféré (le mental) et un centre réprimé : l’instinctif. Alors que depuis, je prends pleinement conscience de mon centre émotionnel, qui joue tout son rôle dans l’histoire.
J’éprouve également de la compassion pour les émotionnels réprimés. Et je considère qu’il leur manque quelque chose, quand ce centre est non seulement réprimé mais aussi quasi inaccessible.
Comment cela m’est-t-il venu ? Tout est partie du fait que mon père ( 7 alpha) nous annonce deux jours avant le déconfinement général, qu’il quitte ma mère et leur appartement en centre-ville et qu’il part s’installer dans la maison de village de ses parents à plusieurs centaines de kilomètres, car il a une relation extra-conjugal avec une autre femme depuis un an. Tout le monde était sur le cul, personne ne s’y attendait (y compris ma mère qui a découvert la tromperie par hasard). Le tragique dans l’histoire, c’est que mon père n’a pas compris la souffrance extrême de ma mère. Il clamait tout le bonheur de sa nouvelle vie et de son histoire d’amour à qui voulait bien l’entendre. Quand je parlais de lui avec notre entourage, je disais " ce type est complètement dénué d’affect ", et mes interlocuteurs acquiesçaient, estomaqués par son culot (je vous passe les détails de tous ses comportements totalement inappropriés et source d’une souffrance extrême pour ma mère). Le constat était purement mental.
Je ne sais pas comment cela m’est venu exactement, mais il y a quelque jour, j’ai ressenti que mon père ne ressentait rien aux émotions des autres. J’ai vu que si je marchais à peu près bien sur mes deux jambes, le centre mental et le centre émotionnel, lui avait une jambe de bois. J’ai compris que le centre émotionnel n’était pas quelque chose de neutre au milieu des deux autres centres, mais qu’il était quelque chose de puissant (tout comme le sont les centres instinctif et mental).
J’ai par ailleurs compris, d’un coup, tout un pan de la personnalité de mon conjoint 9 alpha. J’ai d’ailleurs pensé à tous les émotionnels réprimé de mon entourage, et je les ai vu comme des handicapés (désolée). En discutant avec mon conjoint, il s’est avéré que son centre émotionnel réprimé pouvait expliquer pas mal de ses problèmes récurrents qui tournent autour de " je suis nul, je ne suis pas intéressant, les gens s’ennuient quand je parle ". Je lui ai suggéré que ça pouvait être la traduction de " je n’arrive pas à me relier à mes émotions et à celles des autres ". Je vous la fais courte, mais cela avait l’air de faire sens pour lui. Depuis je vois au quotidien des illustrations de la répression de son centre émotionnel réprimé, que je n’avais jamais relevé jusqu’à présent (en sept an de vie commune). Et je vois à quel point ce centre réprimé contrôle silencieusement la personnalité de mes proches, père 7 alpha, conjoint 9 alpha, belle-mère 6 mu.
Depuis ces derniers jours, je ressens la qualité du centre émotionnel de mes interlocuteurs, de mes collègues, de mes voisins. Je ressens de la froideur avec des émotionnels réprimés et je me sens émotionnellement en sécurité quand j’interagi avec des émotionnels en supports ou préférés. Je me réalise également parfois un décalage entre mes réactions trop émotionnelles par rapport à celles de mes collègues 8 alpha, 6 mu, 9 alpha, etc.
Cet après-midi, dans le cadre professionnel, j’ai vexé involontairement un 3 alpha qui a réagi. Au lieu de bouillir de colère face à sa réaction, comme j’ai pu le faire avec cette même personne quelques fois dans le passé, je l’ai vu comme un homme sensible (émotionnel préféré qui s’est senti malaimé) qui réagissait de manière maladroite (stress et répression de l’émotionnel).
Tout cela est assez étrange pour moi, je ne sais pas si ça va durer dans le temps.
Je sais depuis des années que le 5 est fort en hallucinations négatives, mais c’est la première fois que j’en trouve un exemple, qui plus est, relativement marquant. J’ai le sentiment que la déconstruction de cette transe me connecte à l’espérance en moi. Comme si je pouvais m’appuyer sur un deuxième centre pour agir, alors que je n’en voyais qu’un seul jusqu’à présent.
Très amicalement,
Claire