Pourquoi j'ai validé mon type 6 variante alpha

Bonjour à tous,

Le 9 janvier 2017, alors que je venais de découvrir mon type ennéagramme, j’ai posté sur l’enné-agora le message suivant. Il m’a semblé intéressant de le reproduire ici. J’espère qu’il sera utile, notamment, aux 6 qui se cherchent :slightly_smiling_face:
Vous pouvez, si vous le désirez, lire la conversation originelle ici : Pourquoi j’ai validé mon type 6 variante alpha. - Détermination ou validation d'un ennéatype - Enné-Agora
Je n’y ai apporté que quelques corrections mineures.

Bonjour à tous,

Je connais l’ennéagramme depuis 4 ans et il y a seulement 4 mois que je me type 6, je me suis en effet tout d’abord typée 4 mu . Pourquoi la variante mu ? Eh bien parce que s’il y a bien une chose que j’ai repéré très rapidement, c’est la répression du mental. Ainsi m’étant identifiée en 4 je ne pouvais être que mu.

J’ai tout d’abord pensé présenter mon fonctionnement de 6 alpha en parallèle avec ce qui a pu chez moi me faire penser à du 4 et puis j’ai constaté qu’en fait cela se résume à peu de choses :

  1. Une méconnaissance du modèle et un manque d’observations.
  2. Je suis alpha avec donc un émotionnel en support qui devient très envahissant lorsque je suis en bascule.
  3. L’instinctif réprimé induit une certaine forme de désespérance que j’ai pu prendre pour de la mélancolie.
  4. Mon père était très probablement 4 mu .
  5. Ma culture familiale valorisait les émotions et dévalorisait le mental, en tout cas chez une femme.
  6. J’ai baigné dans le milieu artistique depuis l’enfance et ai donc toujours pratiqué une activité artistique.

Je distingue ici deux types de confusions, celles dues à la structure même de mon ennéatype ou à sa méconnaissance (hiérarchie des centres, centre réprimé, phénomène de bascule) et celles dues à mon histoire familiale et de vie.

Les premières sont assez simples à comprendre, les secondes méritent, je pense, quelques explications.

Concernant le point 4 : j’ai cru comprendre que l’ennéatype 6 entretient des rapports particuliers avec la figure protectrice, en l’occurrence pour moi mon père. Qu’il y a chez lui, en tout cas lorsqu’il est majoritairement phobique, le désir de « satisfaire » cette autorité y compris par une imitation obséquieuse. Mon père étant 4 mu , me prendre pour une 4 mu fait sens.

Concernant le point 5 : j’ai très souvent entendu mon père dire explicitement qu’il pensait les femmes idiotes. Ce types d’assertions a bercé toute mon enfance, assorties en général d’un chapelet d’injures ou de réflexions sarcastiques, par exemple, à l’occasion du dépassement en voiture d’un véhicule conduit par une femme. Je l’ai entendu aussi beaucoup traiter ma mère d’imbécile. Le message que j’ai retenu dans les paroles du pater familias c’est que « les femmes, c’est bête ». Je commence même à comprendre que réfléchir est devenu pour moi synonyme de déviance.

Concernant le point 6 / Compulsion : c’est un point qui mérite d’être développé car il montre comment j’ai pu prendre pour de l’évitement de la banalité ce qui était en fait de l’évitement de la déviance.

En tant que 6 , il est bien sûr vital pour moi de respecter les codes de mon groupe. Oui, seulement adolescente et jeune adulte j’ai fait des études artistiques et dans le milieu artistique, la règle c’est d’être original, d’exprimer sa personnalité à tout prix et à travers le maximum de médias possibles. Ainsi je me suis habillée en friperie, mes cheveux sont passés par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, et j’ai fouillé les poubelles des beaux quartiers pour y trouvés de beaux objets. Derrière ce comportement original, il y avait le souci de m’intégrer dans ce milieu hors normes et d’en être acceptée. Ainsi mon souci d’éviter la déviance s’est exprimé par des choix vestimentaires audacieux et une attitude destinée à montrer à tout un chacun que j’étais quelqu’un d’unique et d’original.

Voici donc en résumé les raisons pour lesquelles j’ai pu me prendre pour une 4 .

Hiérarchie des centres en fonctionnement « normal » Mi/e Ei/e Ii/e
Un émotionnel qui informe le mental dans le but de se sécuriser, c’est ce que j’appelais sans savoir ce que c’était, « mes antennes ».

Voilà comment, par exemple, cela se traduit chez moi : je scrute systématiquement les visages des personnes qui sont face à moi à la recherche de signes pouvant m’informer de l’état d’esprit de ces personnes, ceci dans le but de me sécuriser. Mon émotionnel informe mon mental, qui passe a la moulinette de ses processus les signes remontés toujours a la recherche de sens. S’ensuivent, si des signes douteux ont étés détectés, des séries de questionnements destinés à éclaircir la situation et donc à me rassurer sur le fait que je ne crains rien. Bien sûr comme je ne fais pas confiance à un mental qui s’en va sans crier gare, je me méfie de mes raisonnements, et à nouveau se met en place le cercle infernal des doutes et questions (fixation).

Bascule
Lorsque je suis dangereusement proche de dévier ou en cas de stress fort et/ou de fatigue importante, mon mental bascule, c’est-à-dire que ma hiérarchie des centres change, elle devient Ei/e Ii/e Mi/e. Si, par exemple, je me trouve face à une personne qui représente une autorité pour moi, et que pour x raisons je me sens en danger, je deviens incapable d’aligner deux pensées et dans le meilleur des cas, je vais bafouiller lamentablement ou au pire rester muette comme une carpe.

Instinctif réprimé
Je réprime l’instinctif et pourtant je fais beaucoup de choses, cela a brouillé les pistes pendant longtemps. Un premier éclaircissement est venu de la prise de conscience du pourquoi je fais les choses, je les fais presque toujours par devoir, pour honorer mes loyautés, quel scoop ! C’est ce qui explique que j’ai cru avoir l’instinctif en second. Quand il ne s’agit que de moi, eh bien je réalise maintenant que j’évite de faire.

Ma prise de conscience de mon centre réprimé est en réalité assez récente. Elle date du stage Centres de décembre. Le matin du deuxième jour de stage en sortant du métro pour me rendre sur le lieu de stage, j’ai pu m’observer sentant mon lacet se défaire, peser le pour et le contre et décider que l’inconfort de marcher 50 mètres avec un lacet défait était bien plus supportable que l’effort nécessaire à l’interruption de ma marche, le laçage du lacet et la reprise de la marche. En même temps que la quadrature du lacet, j’ai dû résoudre la quadrature des gants. En effet il faisait très froid, mes gants étaient dans mon sac. J’ai décidé encore une fois de supporter l’inconfort du froid pour quelques minutes plutôt que de devoir m’arrêter pour fouiller dans mon sac, en sortir les gants, les enfiler et reprendre ma marche. Les deux quadratures étant quasi simultanées, la similitude de fonctionnement m’a sautée aux yeux. Quand on dit que la répression d’un centre s’exprime même dans les plus petites choses…

Passion : peur
J’ai eu du mal a identifier ma/mes peurs. Je vivais plutôt un ressenti physique corporel et ne le nommais pas. Je me sentais inconfortable, honteuse, timide. Pour déterminer mon ennéatype avec certitude, j’ai entrepris la rédaction d’un journal de vie sur deux semaines comme cela nous est recommandé dans le Grand Livre de l’Ennéagramme . Dès la première journée, j’ai trouvé étrange que ce qui ressorte avec force ne soit pas des préoccupations esthétiques ou émotionnelles mais bien plutôt des doutes, des angoisses et des interrogations à n’en plus finir. Au deuxième jour, un évènement a provoqué une bascule prononcée de mon mental que j’ai pu observer en direct, car l’exercice du journal m’avait placé tout naturellement en position d’observateur. J’ai donc sur l’instant pris conscience de cette peur qui avait provoqué la bascule de mon mental.

J’ai peur de l’autre, peur de moi, peur de dévier… peur de tout. Exemple : quand je reçois un SMS, pensez-vous que je me réjouis de recevoir éventuellement des nouvelles d’un ami ? Non, à l’instant où j’entends le son annonçant la réception d’un SMS, je m’exclame : « Aïe ! que se passe-t-il encore ? » Je suis toujours dans l’anticipation de problèmes éventuels. Je me préoccupe plus de ce qui pourrait être que de ce qui est réellement là.

Pour illustrer le phénomène d’anticipation d’évènements à caractère catastrophique, je vous cite ici un extrait de mon journal de vie : « Le mirabellier a beaucoup grandi, il dépasse chez le voisin, il y a même une énorme branche qui s’appuie sur le toit de la cabane de jardin du voisin. Mon mari veut couper la branche, il me demande mon avis, je suis d’accord. Il empoigne la scie, je lui demande de faire attention, je vois déjà la branche abimer le toit du voisin, je ne veux pas d’ennuis. Il scie la branche qui tombe, il tire dessus, je lui dis de faire attention, qu’il vaut mieux scier à différents endroits de la branche pour la dégager en douceur, ben non il préfère tirer dessus, aïe ! Finalement tout va bien, la branche est éliminée et le toit du voisin est sauf. Ouf ! »

Orientation : Loyauté
Moi loyale ? Ben non, c’est seulement comme ça que ça doit être non ? Elle fait tellement partie de moi, que je l’ai crue partagée par tous… Une caractéristique humaine, quoi. Projection quand tu nous tiens ! Je n’aimais pas ce mot. J’ai fini par comprendre ce que ça représentait pour moi. La loyauté, c’est être là pour les miens, c’est être celle sur laquelle on peut compter. Mes engagements, je les tiens, c’est très important pour moi. Et si je ne peux pas, je ne me sens vraiment pas bien, c’est comme si je me trahissais moi-même, alors en général je n’en prends pas beaucoup.

Mécanisme de défense : projection
La projection, était une inconnue pour moi jusqu’à il y a peu. J’en ai observée véritablement une seule jusqu’à présent. Alors que nous rentrions d’une promenade en plein soleil avec mon mari, j’ai ouvert la bouche pour lui dire « Je suis sûre que tu as envie d’une bonne pastèque » et avant que cette phrase ne sorte de ma bouche, je me suis reprise car examinant mon ressenti, j’ai compris que c’était moi qui avais envie d’une bonne pastèque. J’ai donc modifié ma phrase et lui ai dit : « J’ai envie d’une bonne pastèque, je suis sûre que toi aussi. » Damned ! Malgré ma prise de conscience j’ai projeté à nouveau ! C’est en prenant conscience du vécu émotionnel du moment que j’ai compris que la projection est manipulatoire, car les personnes qui sont l’objet de la projection sont utilisées en tant que vaisseau de mon propre ressenti, dans le but de ne pas risquer la déviance ! En tant que 6 , c’est mon mécanisme de défense principal, seulement j’ai encore du mal à le repérer en direct.

Projeter mon pouvoir sur une autorité est une source de mal être pour moi et pour la personne qui est la cible de cette projection. En faisant cela, je me dessaisis d’un pouvoir qui devrait être le mien, et par conséquent je ressens colère et frustration… qui sont elles-mêmes projetées sur la personne. Cette personne devient à cette occasion un symbole, un support.

Je commence tout juste à travailler sur cet aspect, les bénéfices de ce travail me permettent de temps en temps de voir la personne pour ce qu’elle est vraiment et non pas surévaluée et déformée par le mécanisme de projection.

Type de communication : Limites
J’ajouterais précision, je cherche toujours le mot le plus exact possible décrivant ce que je veux communiquer, en effet employer un mot inapproprié ou une mauvaise formulation pourrait, par les quiproquos engendrés, me mettre en danger. Et puis être précise me permet de poser des limites précises !

Seulement voilà, ce que cela engendre en général, c’est une communication qui pour être plus précise perd en clarté.

Écrire ce post a été difficile… J’ai repris à plusieurs reprises la formulation, la structure, changé les mots et me voilà enfin arrivée au bout de l’exercice… J’espère sincèrement que mon propos ne sera pas trop noyé dans les aléas habituels de ma communication mais qu’au contraire le contenu sera compréhensible et clair… Traduction, j’espère ne pas avoir dit trop de bêtises et ne pas me faire taper sur les doigts par une autorité, par exemple Fabien !

L’Ennéagramme est un outil extraordinaire. Au fil de mes découvertes je m’émerveille des possibilités de développement qu’il offre.
Je serais heureuse de lire vos retours et de répondre à vos questions, s’il y en a.

Ennéagramiquement vôtre ! :wave:
Alice et le lapin

Très amicalement,
Alice et le lapin

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Validation de mon type 6

Bonjour, je vais à mon tour expliquer comment j’ai pu trouver mon type, il y a de cela maintenant quelques années.

J’ai pour ma part procédé par élimination.

Tout d’abord, à la lecture des 9 types, j’ai très vite écarté les types 2 et 8, qui ne m’ont absolument pas parlé.

Restent les 7 autres, qui me parlaient plus ou moins un peu plus.

Je me suis assez sentie proche du 1, mais à la compréhension des 3 centres, j’ai rapidement pu déterminer que mon centre réprimé était bien l’instinctif. Cela a été pour moi le plus facile et rapide à affirmer. Pas de place donc pour le 1.

Le 9 me parlait bien aussi, avec la problématique de l’instinctif coréprimé. Mais, le 9 a beau pouvoir être en bascule, mon attention n’était pas non plus entièrement portée sur l’égo tout le temps ! En tant que 9, l’instinctif aurait du être bien plus plaisant, plus présent, moins fatigant. Et puis l’oubli de soi, pas du tout. 9 écarté. (Confusion entre éviter les conflits et attitude phobique.)

Il était évident pour moi que le mental était bien présent. L’émotionnel aussi. Mais lequel était en 1ère ou 2ème position ? S’il fallait parier, une préférence pour le mental.

Les 3, 5, 7 me parlaient partiellement, j’y retrouvais des points communs, pas suffisamment.

Les 6 et 4 me semblaient bien plus proches mais là aussi je ne trouvais pas évident de retrouver le package complet dans les 2 cas, avec une petite tendance vers le 6. Car aux lectures multipliées du 4, oui, mais pas tout ça, pas à ce point.

Voyons ce 6.

J’étais bien ok sur : le doute, la suspicion, rapport particulier face à l’autorité, anticipation des risques, manque de confiance en soi et en les autres, auto sous-évaluation, va pour la loyauté pourquoi pas, je ne pensais pas que c’était si central.

Mais la passion de peur ?!?! 1 ou des cercles d’idées/personnes ?!! Déviance ??! Bascule du mental ??!? La projection ??

Alors après ce 1er tri, j’ai commencé l’autoobservation. J’ai essayé à chaque fois que j’y pensais :
Pourquoi j’ai dit ça ? Parce que sinon j’ai peur que…
Pourquoi je fais ça ? Parce que j’ai peur que…
Pourquoi je prends telle décision ? Parce que sinon j’ai peur que…
Pourquoi je prends autant de temps à me décider sur tel choix ? Parce que si je me trompe j’ai peur que…

Et là j’ai compris ce qu’était la peur. Cette émotion différente du sens et de l’image que j’en avais. J’ai appris à ce moment-là que j’avais peur, alors que je n’en avais absolument pas conscience jusqu’alors.

Phobique/contrephobique ? Il était évident qu’à ce moment de ma vie, c’était clairement majoritairement phobique. Cette découverte a mis une claque à ma fierté. Et a déclenché l’apparition de la contrephobie!

Bascule du mental ? Non, impossible, jamais vu… et pourtant ! Re-autoobservation, et les expériences se présentent. Et me revient un très bel exemple d’anticipation de risque éventuel de bascule. Lors de chaque partiel à la fac, ma façon d’apprendre en tenait compte : je savais que sous stress, je pouvais avoir un espèce de trou noir, d’absence, avec le risque que le retour à la normale soit long. Alors comment anticiper ? En apprenant de sorte à pouvoir « recracher » le contenu de façon… automatique ! Irréfléchi, comme quand un mouvement est tellement habituel qu’il est fait sans y penser! De cette façon, je me rassurais de cette peur de bascule, d’avenir éventuel. Et pour être factuelle, ces moments de bascule en examens ont déjà eu lieu, pas autant que ce que j’imaginais, et étaient très très brefs.

(Cercles et projection : ce n’est que bien plus tard que j’ai compris petit à petit, avec l’analyse, l’autoobservation, la notion de cercle, de déviance, avec la difficulté de conflit de loyauté.)

Et donc ma théorie de 6 semblait bien s’affirmer. Puis comme une bonne 6, j’ai douté ! De mon type, et si je m’étais trompée ? Et si en fait j’étais 4 ? Ou carrément un autre type ? Et si j’étais complètement à côté de la plaque ? Et puis je connais le modèle, j’ai lu (à plusieurs reprises) le bouquin, mais je n’ai même pas fait de stage alors comment être sûre que… Et si et si et si…

Bon, la crise de « et si » finissant par passer, cela confirmait bien mon type finalement !

Aujourd’hui, s’il y a une chose sur laquelle je ne doute plus, c’est bien d’être 6 !!

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Bienvenue sur ce forum @Yavanna ! :slightly_smiling_face:

Merci pour ton témoignage, je trouve aussi que beaucoup douter, au final, est un signe très conclusif d’appartenance au groupe des 6 !

Très amicalement,
Alice et le lapin

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Merci pour ce magnifique témoignage Yavanna.
Je note un point important: « j’ai compris ce qu’était la peur ».
Chaque enneatype a un mot pour décrire sa passion. Pour chacun de nous, il est difficile de se reconnaitre dans ce mot.
J’ai moi aussi eu énormément de mal à comprendre ce que voulait dire le mot « Paresse » pour décrire la passion du 9…
C’est notre égo qui se défend: il fait tout pour nous éloigner de cette prise de conscience.
La seule solution est l’auto-observation patiente, méticuleuse, laborieuse, telle que tu la décries.
Bravo pour ce travail.
Hugues.

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