Peut-on éprouver du plaisir à utiliser son centre réprimé?

Bonjour à tous, :wave:

Je suis très heureuse de pouvoir, après la fermeture de l’enné-agora, à nouveau partager mes expériences et découvertes avec une communauté intéressée par l’ennéagramme.

J’ai il y a peu fait l’expérience, inédite pour moi, de prendre plaisir à faire de l’exercice physique ! Je dis inédite car, étant 6 alpha, je réprime l’instinctif. J’ai toute ma vie vécu mon corps comme un boulet que je traine. Je suis aujourd’hui en surpoids mais même étant jeune et mince ma relation au sport se limitait à de la danse occasionnelle. J’explique « l’exception danse » par l’émotion que suscite la musique et de fait la stimulation de mon centre de support.

Je suis donc en surpoids, or, en raison de petits problèmes de santé mon médecin m’a clairement fait comprendre que je devais passer par la case sport. J’ai même fait à cette occasion une amnésie qui nous a bien fait rire mon médecin et moi.

Médecin : « Bon pas de traitement pour le moment… mais il faut maigrir et faire une activité physique. Sinon continuez comme ça ».

Moi: « ok, donc je n’ai rien à faire ! »

Médecin l’air éberlué :" Ah non, je vous ai dit de … "

Moi : « … de maigrir et faire du sport, ah oui (soupir) bon ben j’ai fait une jolie amnésie ! » (Rires partagés)

Le fait est qu’il m’a fallu près d’une semaine avant de me décider à faire quelque chose à ce sujet.
Ayant un vélo d’appartement sous la main et comme dit plus haut étant naturellement stimulée par la musique, dimanche soir j’ai fait tourner une musique bien entrainante et me suis lancée dans un programme intensif de 30 mn de vélo d’appartement.

Quelle ne fut pas ma surprise de ressentir par instant un réel plaisir à bouger mes jambes et comme une sensation agréable de… contrôle.

Étant plus souvent qu’avant dans mon corps et ici et maintenant, grâce à mon travail avec l’ennéagramme, j’ai pu observer les va et vient entre cette sensation de plaisir et de contrôle et la désespérance habituelle de mon égo due à la répression de l’instinctif.
Tout en étant consciente de cela, j’ai concentré mon attention sur mon corps et ses sensations et au lieu de me sentir incommodée, menacée ou envahie par elles, les moments de présence ont rendu l’expérience fluide.
Cependant l’ego ne lâche pas prise facilement et tout le long de l’exercice j’ai pu observer les moments de désespérance et de répression, accompagnés de différentes transes… créations de sensation (douleur et fatigue), progressions en âge (je me vois abandonner l’exercice), d’expansion du temps (le temps semble très long), ainsi que bien sûr de suggestions hypnotiques (Tu n’y arriveras jamais ! Tu n’as pas la condition physique nécessaire, laisses tomber ! 15mn c’est déjà pas mal, etc…).

Cette séance de 30 mn devrait être la première d’une longue série, mais mon ego me souffle encore « pffffff ! A quoi bon ? ». Je sais pourtant désormais que si je suis présente à moi-même lors de l’exercice, il n’en devient pas plus difficile, bien au contraire ! Le plaisir peut même être au rendez-vous et cela me donne de l’espérance. :slightly_smiling_face:

Très amicalement,

Alice et le lapin

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Hello,

En bon vieux mental, j’ai longtemps eu des difficultés à vivre dans le présent. Je vivais principalement dans le futur. Ce qui me rendait heureux, c’était de vivre dans ma tête et d’imaginer mes vacances à venir, un concert, une soirée entre potes à venir. J’ai également des enfants assez jeunes. Quand ils n’étaient pas là, ils me manquaient énormément et je souriais à l’idée de les revoir et de jouer avec eux. Et quand ils étaient là, je soupirais et je regrettais ma solitude. Je me sentais joyeux en pensant au plaisir futur à venir. Et le présent n’allait jamais assez vite. Et mes enfants ne vivaient que dans le présent. Et puis, j’ai pris conscience que je passais à côté de certaines choses, notamment de mon plus jeune enfant. On m’a conseillé de créer des liens avec lui. J’avais du mal car je m’ennuyais avec lui. Il ne parlait pas beaucoup…n’aimait pas les activités créatives, ni les jeux de société… Ce qu’il aimait, c’était que je sois en interaction avec lui, que je le câline. Mouais…bah une après-midi comme ça, c’est long…et quelle perte de temps… me disais-je au début. Alors qu’avec le grand, on se racontait des histoires, on rêvait, c’était naturel, c’était facile. Et puis, je me suis forcé. Et ce qui me pesait au début est devenu de moins en moins pénible et de plus en plus agréable. On a commencé à avoir un langage à nous, des regards, des instants bien présent. Finalement, c’est bien agréable, de se sentir vivant dans le regard de quelqu’un d’autre et de ne pas penser à après.

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Hello @Sot6 :blush: ,
Bienvenue sur ce forum et merci pour ta contribution, je la trouve belle et émouvante.
As-tu une idée de l’ennéatype de tes enfants et le connaître t’a-t-il aidé à interagir avec eux ?
Personnellement j’ai un ainé 7 et un cadet 6, entre mentaux on se comprend plutôt bien même si bien sûr nos mécanismes égotiques peuvent se « choquer et s’entrechoquer ».

Très amicalement,
Alice et le lapin

PS : ton pseudo et ses multiples interprétations m’ont bien fait rigoler :smiley:

J’ai 2 garçons. Je pense que mon ainé qui est en élémentaire est 6. Pour le petit qui est en maternelle, je pense au 9, mais je ne suis pas sur. J’élimine le mental car j’ai envie de dire, qu’entre mentaux, on se reconnait. Et il n’y a aucun doute, il n’est pas mental ^^. Il est plutôt énergique, il saute partout. Et en même temps, il adore larver à côté de moi en me collant comme une moule sur un rocher. Il a un grand besoin d’être en interaction avec les autres, quitte à être dans l’excès et à agacer l’autre. Quand je travaille sur mon canapé, il va s’allonger à côté de moi et me rouler dessus. Il va prendre ma main pour que je lui caresse le dos. C’est un vrai pot de colle… On peut trouver cela mignon. Ça l’est, et ça me fatigue aussi pas mal. Et surtout, on ne se parle pas beaucoup. Et j’aime bien parler, rire, apprendre de quelqu’un, échanger avec quelqu’un, peu importe le sujet. Mais son truc, c’est de me rouler dessus, calin, calin, calin… Et quand je suis dans une activité intellectuelle, ça me rend fou. J’ai une bonne aile 5. Ah la la…
Pour le pseudo, j’ai trouvé ça bien. Dans mon domaine professionnel, je suis vu comme quelqu’un de malin car je me concentre. Mais dans la vrai vie, mon dieu, que je me trouve souvent sot, et à côté de la plaque, mais chut.

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Bonjour à tous,

Suite du feuilleton… cela fait maintenant plus de 10 jours que je fait quotidiennement mes 30mn de vélo d’appartement, de manière plus ou moins intensive en fonction de mon état de fatigue du jour.

Avec la répétition des sessions, se sont manifestées différentes douleurs ou sensations désagréables. En conséquence je me suis mise à appréhender ces cessions. Cela m’a découragée, mais j’ai malgré tout continué l’exercice en « forçant » mon centre réprimé.

Comme tu le dis @Sot6 « penser à après » est un aspect fondateur de mon ego de 6. Dès que je suis dans mon ego, je vis dans ma tête et dans le futur. J’anticipe les difficultés, ce qui a pour conséquence de rajouter à la réalité, une « couche » de fantasmes et de projections.

Or j’ai constaté que lorsque je suis présente à mes sensation corporelles, les douleurs sont moins fortes. En effet mon ressenti habituel comporte une part psychologique et une part physique. La part physique est plus de l’ordre des sensations (il peut s’agir de sensations agréables ou désagréables, muscles crispés, courbatures,…), alors que la part psychologique, elle, fait la part belle aux angoisses, aux fantasmes, et à toutes les transes habituelles.
Être présente à moi-même élimine la part fantasmée et rétablit le ressenti réel.

Pratiquer une activité physique m’aura permis de faire des observations inédites ! Bon,… je n’en suis pas encore à crier de joie à cette perspective :sweat_smile:, mais j’expérimente et j’observe…

Amicalement,
Alice et le lapin

Bonjour à tous,

Je suis 7mu, mon centre instinctif est réprimé.

Mais savoir que mon centre instinctif est réprimé n’est pas une excuse, et pourtant il m’arrive de me persuader de pouvoir m’en servir comme tel (ce que certains nomment le syndrome de l’ennéagrammite…ou « l’inflammation » due à un apport trop important et mal compris de l’ennéagramme dans sa vie « je suis instinctif réprimé, donc inutile de me bouger, je n’y arriverai pas… »).

Ainsi, je l’ai raconté ici déjà, lorsqu’attablé, je me rends compte qu’il manque de l’eau à table, et demande à chacun d’aller la chercher au lieu de me lever moi même, je finis par demander de façon insistante à ma fille 9 de bien vouloir se dévouer au nom de nous tous, car… elle est la seule instinctive du groupe et que, par conséquent…c’est à elle que çà coûte le moins d’effort de le faire…

La révélation pour moi a été d’apprendre que « ce n’est pas parce qu’un centre est réprimé qu’il fonctionne moins bien ».
En effet mon centre instinctif, lorsque mon ego l’autorise à s’exprimer est très performant, et me rend fier de ce que j’arrive à accomplir (surtout lorsque les autres n’arrivent pas à le faire…). Je l’ai expérimenté à maintes reprises. Pour motiver un groupe fatigué à finir une randonnée, alors je prend la tête et les encourage à poursuivre (et pourtant il y en avait des instinctifs prédominants dans ce groupe). Lorsqu’il s’est agit de dessiner le symbole de l’ennéagramme au sol pour un cours des Chabreuil, je me sentais des ailes pour faire le tracé…

Bref, je peine et rechigne à utiliser l’instinctif, mais s’il faut l’enclencher pour aboutir à mon objectif, alors je l’enclenche et il fonctionne du tonnerre…C’est juste qu’il a besoin d’un catalyseur pour se mettre en route. Et souvent ce catalyseur pourrait se résumer à « vivre un futur plus agréable ». En me rapprochant d’un objectif qui va m’apporter du positif, ou en fuyant une situation qui m’apporte du négatif.

Récemment j’ai suivi une formation en PNL, où, à plusieurs reprises, il m’a fallu rechercher des moments positifs de ma vie, des moments valorisants, afin de pouvoir les ancrer et m’en servir comme ressource pour contre balancer d’autres moments négatifs. Il va sans dire que ces moments positifs, devant servir de ressource, doivent être émotionnellement plus intenses que les moments négatifs qu’ils vont servir à combattre. Et bien rétrospectivement, j’ai constaté que ce sont des épisodes où l’instinctif était présent qui sont inconsciemment remontés à ma mémoire. Sans aucune exception, j’ai choisi des moments où l’instinctif m’avait valorisé et fait vivre des émotions agréables pour en faire mes ressources prioritaires.
De là à penser que la mise en oeuvre de mon centre réprimé, m’apporte une satisfaction supplémentaire, que je hiérarchise positivement, sans doute parce que je la vis moins souvent, et qu’elle m’émerveille d’autant plus, il n’y a qu’un pas…que je franchis allègrement.

La conclusion que j’en tire est que d’activer mon centre réprimé et le voir réussir à m’apporter des solutions valorisantes me réjouis comme si un équilibre plus stable ( celui des trois centres alignés) s’installait en moi et me faisait ressentir mon présent comme plus serein.

Ressentez-vous des choses similaires concernant votre centre réprimé?
Ressentez-vous du bien être à pouvoir l’exprimer?

cordialement

Siete 7mu

Bonjour Siete7mu!
Effectivement, le vécu de cet alignement des 3 centres est l’indicateur que, ça fonctionne, là-dedans :grinning: Même si cela fait mal à l’égo de l’admettre, je dois avouer que lorsque j’utilise l’instinctif (mon centre réprimé également), sans être en lutte, mais en conscience, alors oui, il y a de la satisfaction.
En fait, on peut voir l’égo comme un filtre, qui empêche la véritable personnalité de s’exprimer pleinement. Ce n’est pas illusoire donc que cette vraie personnalité ait des moments de gratitude vis-à-vis de ce qui se passe, alors que ce qui se passe est ce que l’égo cherche à éviter !

Ce serait intéressant d’observer si dans ces moments-là, le vivre un futur plus agréable provient d’une utilisation équilibrée et consciente de ton orientation de 7, ou si c’est l’égo qui cherche à fuir le présent pour aller trouver quelque chose de positif dans le futur.
Dans le 2ème cas, c’est tout de même un beau pas vers l’utilisation de l’instinctif réprimé. Le challenge serait d’être encore plus souvent dans le premier cas :fireworks:

Dans mon cas, j’utilise en cette période de confinement mon centre réprimé tous les matins (20mn de yoga tous les jours).
J’alterne des moments de vivement que cela finisse et des moments où je suis pleinement présent aux sensations. Dans le 1er cas, je peux tout de même arriver à vivre des flashs sereins et profitant des sensations. Dans le 2ème, c’est une sérénité en continu, et non par flash, plus stable, plus profonde, plus essentielle.

Pour arriver à l’exprimer, enclencher le moteur, c’est ce qui est difficile, voire le plus difficile !
En ce qui me concerne, lorsque je me dis que j’ai besoin de faire ceci (avec le piège de bien voir faire comme faire et non comme penser à faire ! :innocent: ), cela peut m’arriver de me voir 1 seconde dans le futur en train de me lever, de bouger et de ressentir une grosse fatigue désespérante (manque d’espérance = répression de l’instinctif).
Ce qui fonctionne plutôt bien chez moi, lorsque l’égo est aux commandes, est de respirer un bon coup et de me lever presque en même temps. Le moteur est enclenché et ensuite, consciemment j’évite de l’arrêter.
Et lorsque je tourne mon attention plus loin de l’égo (plutôt corps et je suis, pour moi ça marche bien), j’active l’instinctif avec un choix délibéré et plus libre, sans lutte. Encore faut-il le faire lorsque le besoin d’agir se produit. Mais avec de l’exercice, ça arrive de plus en plus souvent. :upside_down_face:

Très amicalement,
Patrick

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