Bonjour à tous,
Pendant le confinement j’ai souvent pensé à ma famille et ayant vécu une assez profonde désintégration, ma False Core est fortement remontée.
Je suis issue d’une famille d’immigrés espagnols. Une petite cellule familiale, deux parents, une sœur. De fait nous étions assez isolés de notre famille élargie.
Je le sais, je l’ai appris en stage et dans mes lectures, je l’ai expérimenté dans l’observateur intérieur et pourtant je suis encore surprise par certaines prises de conscience concernant ma False Core. C’est une croyance tellement enracinée, qui va tellement de soi, qu’il est difficile pour moi de la voir autrement que comme une évidence… et donc de la voir tout court.
J’ai perdu mes deux parents et ma sœur. Je suis donc la seule qui reste de mon noyau familial. Ma mère est décédée en 97 d’une tumeur au cerveau, ma soeur en 2012 d’un cancer des poumons et mon père en 2016 de ses 91 ans. Sa mort a été un tournant car elle mettait un point final à la perte de mon noyau familial et entérinait, en quelque sorte, cette solitude tant redoutée. Dont acte.
Cette prise de conscience dont je parle ici c’est que mon approche de la mort et du deuil est elle aussi conditionnée par ma False Core de 6 "je suis seule".
Pour ma soeur et pour mon père la dégradation de leur état de santé s’est étalé sur une longue période, plus de trois années de lutte acharnée contre la maladie dans le cas de ma soeur. Pourtant j’ai eu beaucoup de mal à lâcher, à faire le deuil. Ce temps ne m’a pas préparé à la séparation.
Lâcher équivaudrait à accepter l’inéluctabilité de la séparation et c’est intolérable car c’est une validation de ma False Core. A ce titre mon ego lutte de toutes ses forces. Pourtant la mort est une réalité que je ne peux nier d’où des années de lutte et des deuils très difficiles à faire.
Projection de ma False Core oblige, j’ai très mal vécu le fait de ne pas avoir pu accompagné « jusqu’au bout » ma soeur et ensuite mon père. C’est encore aujourd’hui un sujet de culpabilité. J’aurais dû être là et pourtant ils sont partis seuls… Je le vis comme un drame, la grande tragédie de la vie.
C’est un sujet éminemment personnel et délicat, je comprendrais donc qu’il ne suscite pas de réponses. Néanmoins si vous vouliez partager ici votre propre expérience j’apprécierais beaucoup.
Très amicalement,