Bonjour tout le monde,
Je n’ai encore jamais fait de sujet et j’avais l’élan de partager quelque chose.
Récemment j’ai fait une discussion/interview avec un ami 3 et on discutait des connotations autour de l’ego avec tout le discours spirituel de s’en détacher (qui équivaut souvent, en vrai, à une lutte intestine voire une dissociation).
Depuis que j’ai exploré l’ennéagramme sérieusement, je me suis vu développer une forme de rejet de l’ego, avec un relent BLEU de « l’ego c’est mal », « quand t’es dans l’ego t’es pas intégré »…
J’ai tellement évolué dans une structure BLEU depuis petit que le 3 en moi a développé énormément les contre-mécanismes et celui que je n’avais pas tant exploré depuis le début (même si je l’avais repéré), c’est la contre-passion de Retenue.
Je me vois tellement faire, parler peu de moi, m’intéresser beaucoup à mes interlocuteurs puis être frustré qu’ils ne m’aient pas posé de questions alors que c’est moi qui ai inconsciemment décidé de ne pas parler de moi en attendant que l’autre s’intéresse.
C’est quelque chose que j’observe chez beaucoup de 3 autour de moi dans un contexte français (cocorico) : la difficulté d’exprimer l’ego du 3 en France.
C’est d’ailleurs ce qui fait (selon moi) que beaucoup de 3 ont beaucoup de mal à se typer : ils ne ressemblent pas (moi non plus) au stéréotype du 3 social vaniteux qui monte sur une scène et fait son show. Ca vaut peut-être aussi pour tous les types.
Je me suis rendu compte à quel point cette retenue était terrible pour moi, parce que c’était une façon de m’interdire la vanité et de me sentir frustré de me retenir à cet endroit : double peine.
Ces derniers temps, j’ai eu comme une réintégration de l’ego qui a le goût de « ok, j’ai aussi le droit d’être ça », « c’est ok d’avoir un ego en fait. »
Récemment j’ai lu un article sur Enneagram Monthly qui parlait du rapport très ambigu qu’avait Naranjo par rapport à l’ego où il y avait quelque chose de très basé sur la lutte, la destruction de l’ego. Je peux retrouver l’auteur si ça intéresse quelqu’un.
Dans un stage sur les sous-types, Naranjo est sorti complètement du cadre de ce thème pour faire un exercice où les participants imaginent leur ego sur une chaise et lui crient dessus, pour lui exprimer avec véhémence en quoi celui-ci les a fait souffrir dans leur vie. Les gens pleuraient, étaient mal, c’était très malaisant.
Ca m’a fait me rendre compte dans mon rapport à moi-même la connotation péjorative que je mettais sur l’ego et en discutant avec cet ami, ça a commencé à se pacifier.
Hier je me suis autorisé à partager ma fierté à des amis (nouveau pour moi) d’avoir repris la salle de sport après des années d’arrêt, même si une de mes motivations est égotique (avoir de la valeur, avoir un plus beau corps, des plus gros bras…) et me dire que : oui, ça aussi ça a sa place, j’ai le droit en fait !
L’ego n’est pas à bannir, il n’y a pas d’injonction à l’intégration.
En fait, j’ai le droit d’avoir un ego, cette structure est là pour une raison, pourquoi je partirais en guerre contre ? (et qui veut partir en guerre contre l’ego, si ce n’est lui-même… ?)
Ca m’a détendu et juste permis d’être moi, et je voulais vous le partager
Au plaisir de vous lire si ça vous inspire quelque chose.
Bon weekend,
Fabien