Curiosité malsaine pour un 5?

Bonjour,
Je relève d’une base 5 et donc je manifeste bien un certain nombre de comportements caractéristiques: je suis souvent à l’affut d’information, de connaissance, j’accumule des données… mais j’ai remarqué aussi que je peux manifester une curiosité malsaine en posant des questions déplacées en essayant de connaitre des choses que les gens n’aiment pas dévoiler par exemple en posant dans le cadre de ma famille des questions sur l’argent les salaires, la fortune alors que je sais pertinemment que c’est un peu tabou et que les personnes n’aiment pas parler de ça ou autre exemple en posant des questions sur la petite enfance des gens pour voir quels types de traumatismes ils ont pu avoir. En fait il s’agir en fait d’une sorte de jeu dont je suis bien conscient et je ne sais même pas si je suis vraiment intéressé ou si je le fais pour m’amuser peut être les 2 mais ça m’interroge. Avez vous déjà remarqué ce type de comportement chez les 5? Quel peut être sa motivation? Pourquoi cette curiosité un peu malsaine et comment en sortir car j’avoue que ça me cause problème car j’ai constitué un personnage de ce type dans ma famille et j’y suis enfermé maintenant.

Bonjour @MWTOU et bienvenue sur ce forum.

Ce que tu décris s’inscrit parfaitement dans la théorie des domaines et des dichotomies d’Oscar Ichazo. Le domaine du type 5 est les intercations sociales et les systèmes de communication. Ce sujet représente une préoccupation permanente pour lui. C’est un sujet qui n’est pas simple pour lui, dans lequel il n’est pas fluide, et il oscille entre deux extrêmes : la claustration ou l’indiscrétion (sa dichotomie).

Tu es bien dans le pôle indiscrétion quand tu poses des questions sur l’argent ou leurs traumatismes d’enfance à tes proches.

Personellement je n’ai jamais observé ce comportement chez des 5. Il faut dire que j’en fréquence très peu! Je suis moi-même de type 5, et je manifeste mon indiscrétion de manière moins frontale et plus discrète, il me semble. Je vais chercher beaucoup d’information sur mon entourage via internet, ou en lisant les papiers oubliés à la photocopieuse, ou en ouvrant des courriers qui ne me sont pas destinés… Peut-être car je suis de variante alpha, et que donc j’ai le centre émotionnel en support, je me sentirais trop mal à l’aise, de poser des questions qui mettent mes proches mal à l’aise!

Comprendre les gens. Eviter le vide intérieur.

Puisque tu es conscient du phénomène, qu’est ce qui t’empêche de l’interrompre? Que se passe-t-il si tu essayes?

Très amicalement,
Claire

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Bonjour,
Vous êtes-vous demandé pourquoi vous posiez ces questions? Quelle est l’intention?
Mais surtout, avez-vous étudié la voie du sous-type?
Belle journée à vous !

Bonjour et bienvenue !
Comme dit Claire, l’indiscrétion est un des pôles de la dichotomie du 5, en rapport avec son domaine, celui des interactions sociales. De manière générale, le domaine d’un ennéatype correspond à un centre de préoccupation constant qui correspond à une dimension de « bassin de vie » pour l’ennéatype qui le suit sur le cercle de l’ennéagramme (le 6 pour un type 5, qui active ses particularités égotiques de loyauté et d’évitement de la déviance vis-à-vis d’un groupe) ; c’est une mise en tension pour l’ennéatype, qui participe du modèle dynamique des ailes, en réponse à une dimension qui lui fait défaut. C’est donc un point qui le « démange », et qui semble peu congruent avec son architecture égotique propre : ainsi, le type 4 qui préfère le centre émotionnel et est « addict » aux émotions intenses a pour domaine la dimension intellectuelle qui semble l’apanage naturel du 5 ; le 3 a pour domaine de préoccupation la créativité, dans laquelle le 4 est comme un poisson dans l’eau ; et le 5, qui a pour passion l’avarice (portant principalement sur les informations le concernant), manifeste un intérêt pour le domaine des interactions sociales, à travers possiblement des comportements d’indiscrétion. Je n’ai pas observé ces manifestations chez les 5, mais je me souviens de l’exemple donné en stage par Fabien Chabreuil : chaque fois qu’à la pause, il a surpris un stagiaire qui fouillait parmi ses documents de support de cours, il s’agissait d’un 5…
Ce serait aux 5 de nous apporter un éclairage sur les composantes de leur curiosité et sur les motivations de cette indiscrétion (qu’elle se fasse « en douce » ou frontalement comme dans ton cas). Je pense qu’il y a quelque chose de différent de ce qui anime l’intérêt bien partagé d’un grand nombre pour les aspects intimes, les secrets « juteux » qui constituent le fond de commerce des tabloïdes… Si je me base sur mon propre domaine (je suis 4), je dirais qu’il y a la fascination pour ce truc qui nous échappe, qui n’est pas « notre truc » justement. Un étrange (et obscur !) objet de désir qu’on aimerait s’approprier, faire sien.
A souligner dans la conception de la dichotomie liée au domaine le caractère ambivalent du comportement, possiblement fluctuant, vis-à-vis de l’objet de la préoccupation : il peut se manifester par un évitement , un rejet, ou par une focalisation.

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Bonjour à tous,

Incroyable :flushed:, j’ai dû faire une grosse amnésie du stage Aile, mais j’étais passée à côté de toutes ces informations. Au point que je croyais que Fabien et Patricia avaient mis les domaines et dichotomie dans ce stage, par défaut d’avoir pu les mettre ailleurs :sweat_smile:.

Merci @TirNaNog !

Très amicalement
Claire

Je ne suis pas sûre que la notion de domaine lié à l’ennéatype qui le suit figure explicitement dans le support de cours ; c’est une information que les Chabreuil font repérer à travers un exercice d’exploration (et qui comporte une exception dans sa logique, le domaine du 2 « santé et éducation » n’ayant pas de lien privilégié avec l’ennéatype 3).
Le concept des ennéatypes comme tentative de résolution de la problématique de l’aile précédente et tension/désir vers l’aile suivante y figure en revanche (je crois que c’est l’approche dite structurelle) !

Bonjour,
Je suis allée relire mes notes ce matin et je n’ai pas cette information (ni sur les feuilles de cours ni dans mes notes). Or il me semble que nous avons suivi le même stage Claire, en septembre 2011.
Comment peut-on l’expliquer pour le 2, le 8 et le 9 ?
Pour ces trois ennéatypes, je ne vois vraiment pas ?
Peut-on avoir les références de ces informations ?
Quant au sujet du post, le 5 étant un mental, a une problématique à la peur. Je l’observe souvent chez des 5 qui cherchent à se rassurer, à accumuler des informations pour se sentir plus en sécurité (en fonction de leur sous-type et d’une aile 6 ou non, ils cherchent à obtenir des informations différentes, leurs peurs étant liées à des préoccupations différentes, avec bien sûr en commun celle du vide intérieur et de se retrouver sans ressources).
Le 6 Cordialité a aussi ce besoin d’informations pour se rassurer mais souvent est plus frontal et demande directement les informations aux gens. Ma grand-mère encore dimanche m’a assaillie de questions avec pour résultat chez moi de me refermer instinctivement dans ma coquille.
Personnellement, ayant une aile 5 prépondérante, je pourrais, oui, lire discrètement des feuilles de cours si je ne connais pas assez la personne pour lui demander les infos ou si la personne ne veut pas me les donner.
Un exemple : j’ai une infusion que j’aime énormément. La propriétaire du magasin n’a jamais voulu me donner le vrai nom de cette infusion, de peur que je l’achète directement au fournisseur, je suppose, (ce n’était pas mon but mais elle était tout le temps en rupture de stock et j’allais déménager dans un autre pays). Plusieurs fois, j’ai essayé de lire discrètement ses feuilles de comptes pour voir ce qu’elle écrivait, mais elle donne un nom personnel à tous les thés qu’elle vend. J’ai réussi à ruser la dernière fois que je lui en ai demandé. Comme elle n’avait pas de sachet assez grand pour m’en vendre 500g, je lui ai proposé de prendre les 700g restants et de partir avec le sachet original qui au départ contenait un kilo. Tellement contente de faire cette bonne vente, elle est allée le chercher, en oubliant que le nom figurait sur le paquet, j’ai vite payé et j’ai enfin pu voir le nom de cette délicieuse infusion. (« Juicy relaxation », régalez-vous :wink: )
Quand ma fille aînée 5 a ce type de comportements d’indiscrétion, je cherche à savoir d’abord en quoi cette information pourrait la rassurer, a-t-elle une préoccupation particulière que cette info pourrait apaiser ? Une angoisse sans objet particulier ?
Qu’en pensez-vous ?
Kayla

Oui la notion de tension/désir, j’ai bien dans mes notes et les fiches de cours, mais pas le lien avec la dichotomie. Comme c’était le dernier point abordé en stage peut-être que nous n’avions pas eu le temps de faire l’exercice ou bien que c’est un ajout des années suivantes ? Parce que j’ai chaque fois noté tous les exercices faits en stage et je n’ai rien concernant ceci. (vous notez ma frustration d’avoir des informations manquantes ? :wink: Je la sens dans tout mon corps là, et je sais déjà que juste après ce message, je vais écrire un mail au Grand-Maître :grin:) L’aile est là et bien là :roll_eyes:

Bonjour à tous,

Et merci pour cette très intéressante conversation :slightly_smiling_face:

Je me souviens moi aussi de cette discussion avec Fabien Chabreuil au stage Ailes, nous étions présentes au même stage @TirNaNog :wink:.

Non effectivement ça n’y est pas. J’ai juste une phrase dans mes prises de notes « Le domaine est lié au type qui suit ».

Dans mon souvenir il s’agissait plus d’un commentaire de la part de Fabien, commentaire qu’il a assorti d’un avertissement. Bien que le domaine semble lié au type qui suit sur la figure de l’ennéagramme, cela ne fonctionne pas avec tous les types. D’ailleurs la théorie des domaines et dichotomies d’Oscar Ichazo n’en fait pas mention à ma connaissance. Pour ceux que cela intéresse, cette page en anglais est assez bien faite Unveiling the Enneagram – Arica 2 : Arica Psychology II : Domains of consciousness.

Pour en revenir au sujet de ton post @MWTOU, le domaine du 5 me paraît également être une explication tout à fait logique à ton comportement.

Dans la page web mentionnée plus haut, il est écrit :

The Hypergnostic Systems describe how people are composed internally, while the Domains describe our relationship with the external world. Human society and our activities in the world are divided into these Nine Domains, and these specialized areas are connected with the needs of our psychic life.

C’est à dire (traduction libre) :

Les systèmes hypergnostiques [tels que l’ennéagramme] décrivent la façon dont les gens sont faits intérieurement, tandis que les domaines décrivent notre relation avec le monde extérieur. Les sociétés humaines et nos activités dans le monde extérieur sont divisées en neuf domaines, et ces domaines spécialisés sont connectés aux besoins de notre vie psychique.

Ainsi cette curiosité, que tu juges « malsaine », réponds à un besoin psychique constitutif à ton ennéatype. Il y a pour moi ici une logique qui n’a pas besoin de s’appuyer sur le « bassin de vie » du type suivant sur la figure de l’ennéagramme. Il est tout à fait cohérent que le type 5 soit alternativement repoussé ou attiré par les interactions sociales, c’est pour lui à la fois un domaine qui l’attire car il peut en partie y étancher sa soif d’informations comme l’a souligné @Claire5, mais c’est aussi un domaine qui lui fait courir le risque de se faire vampiriser son énergie et de perdre sa position d’observateur.

Ta prise de conscience du phénomène est une première étape, très importante, car sans cela pas de travail ni de choix possible. Tu as donc franchi une étape cruciale :+1:.

L’attention focalisée et les comportements limités et limitants font partie de l’ego, il s’agit d’en prendre conscience tout en étant présent à soi-même et connecté à la réalité. Nous sommes alors en capacité de sortir du mode automatique de l’ego et de choisir de nous comporter autrement.

Les tensions corporelles sont un bon moyen de repérer un investissement excessif, elles s’accompagnent de transes hypnotiques qu’il est possible d’interrompre et sur lesquelles ont peut travailler, Fabien Chabreuil aborde cet aspect dans son Grand livre de l’Ennéagramme.

Quant à l’image, le « personnage », que tu as/joue au sein de ta famille, elle peut changer… peut être peux-tu envisager de leur parler un jour de ton intérêt pour l’ennéagramme et de ce que cela t’as fait découvrir sur toi-même et sur les autres ? Ainsi pourront-ils aller au-delà de ton personnage, de tes comportements, et comprendre tes motivations. Après tout un des plus gros bénéfices de l’ennéagramme, de mon point de vue, c’est tout simplement ça ; une compréhension en profondeur de mes motivations et de celles des autres, compréhension qui m’amène à m’accepter et à accepter les autres avec bienveillance et amour.

Très amicalement,

Bonjour à tous,

De mon côté, je n’ai pas non plus de note concernant cette « tension ». Il est possible que ce soit une remarque orale, celles-ci pouvant probablement varier d’un stage à l’autre. Et il est possible aussi que ce soit issu d’une réponse à une question d’un stagiaire.

A nous tous, nous avons peut-être le puzzle complet :upside_down_face:

De mon côté, cette « curiosité malsaine », je la vis aussi. Lorsque j’observe mes automatismes, je me rends compte que c’est souvent lié à un mélange entre le Domaine et mon sous-type Conservation.

@Noemlavie : dans un message ci-dessus, tu proposes la voie du sous-type. Chez moi, oui, c’est bien le cas, mais le sous-type seul ne suffit pas. J’y ressens clairement le Domaine à l’oeuvre.
Je recherche de l’information en toute indiscrétion, comme une pulsion de survie. SI je me demande « et sinon? » alors je ressens l’anxiété de l’instinct de Conservation. L’information est une source de survie physique.

Très certainement qu’il se manifeste différemment selon notre sous-type!

Est-ce une question qui a été étudiée en Ennéagramme ? ==> Comment se manifeste votre dichotomie de Domaine en fonction de votre sous-type ? Si quelqu’un a des sources d’études… :heart_eyes:

Très amicalement,
Patrick

Bonjour à tous,
Je suis de base 6 et je me reconnais aussi dans ce comportement de curiosité vis-à-vis des autres.

Pour ma part, je pose naturellement un milliard de questions quand je rencontre une personne pour la 1e fois. Ça fait un peu « interrogatoire ». :stuck_out_tongue_closed_eyes:
Pour moi, c’est parce que l’autre m’intéresse profondément. Bref, j’ai envie de le connaître, de le comprendre, et ça me permet aussi de mieux le cerner, savoir qui j’ai en face. En découvrant ma base 6, j’ai compris que ça servait avant tout à me sécuriser !

En lisant ce fil, je me suis dit « ah, mais c’est aussi mon aile 5 qui me pousse à cette curiosité ! » (pour l’information et comprendre l’autre !).
Mais finalement la réciproque est peut-être vraie aussi. @MWTOU : et si c’était aussi ton aile 6 qui te poussait à ça (pour te sécuriser et par souci de transparence - cf la question salaire) ?

Je suis déjà tombée par hasard sur des fichiers de salaire dans les boites où j’ai bossé et je me suis délectée (et insurgée des écarts injustifiés)… :wink: Bon, en même temps, y a t-il un ennéatype qui n’a pas ce « vilain défaut » de curiosité comme dit l’adage ? Chacun pour des motivations différentes…

En parallèle, je n’aime pas que l’autre sache trop de choses sur moi, et je donnais avant très peu d’informations sur moi (sauf si on me posait des questions)… Je crois que c’était par pudeur (aile 5) ou protection (6).

Maintenant que j’ai consolidé ma sécurité intérieure, je suis capable de rencontrer quelqu’un sans nécessairement l’assommer de questions tout en lui parlant de moi (et finalement j’adore ça parler de moi :sunglasses:).

Avec mon copain, nous avons eu une discussion sur le sujet cette semaine ! Il m’a parlé de ma curiosité « malsaine » parce que j’aime la transparence et savoir par exemple s’il lit mes messages et quand. Ça me permet de le situer et d’évaluer son niveau d’implication dans la relation. Je n’étais pas d’accord avec ce qualificatif, nous en avons discuté et avons requalifié ça en curiosité « intrusive ». Je reconnais que c’est assez juste et on pourrait probablement requalifier de la même façon le titre de ce fil. :wink:

J’en conclus aussi que les applications type Whatsapp où on voit quand l’autre s’est connecté et s’il a pris connaissance du message ont dû être conçues par des 5 et/ou des 6. :joy:

Bonjour Christelle,

Sois la bienvenue sur ce forum !

Oui, le 6 est aussi un mental, et comme tu le dis, pour des motivations différentes, on peut effectivement aussi trouver de la curiosité « malsaine » chez le 6.
Ce serait intéressant d’observer les mécanismes sous-jacents, notamment la fixation de doute et suspicion.
Poser des questions, connaître le niveau d’implication de l’autre, qu’est-ce qui est sous-jacent à ceci ?
Et si tu n’as pas cette information, qu’est-ce que cela déclenche chez toi ?

Très amicalement,
Patrick

Merci @Patrick5 pour l’accueil et ces questions fort pertinentes. :blush:

Oui ! En sous-jacent : suspicion de la sincérité de l’autre… doute de mon propre ressenti (besoin de preuves)…

Argh ! Fixation du doute et de la suspicion quand tu nous tiens… :stuck_out_tongue_closed_eyes:

Si je n’ai pas l’info : ça laisse un vide insoutenable que le mental s’empresse de remplir…

  • Soit en faisant des suppositions (vous seriez surpris à quel point mon mental est très inventif à ce jeu, généralement du grand n’importe quoi mais parfois brillantissime ! :joy:)

  • Soit en « testant » l’autre (pas brillant du tout :grimacing:)

J’ai bien conscience que le chemin c’est de vivre ce vide avec confiance…

D’ailleurs parmi mes mantras, il y a :
J’accepte l’incertitude avec légèreté, foi et insouciance:sparkling_heart::dizzy::innocent:

Et le 3e accord toltèque (ne pas faire de supposition). D’ailleurs, si quelqu’un y arrive vraiment, faites-moi signe ! :sunglasses:

Accueillir ce « je ne sais pas » sans chercher à le remplir est une discipline à laquelle la vie m’entraine chaque jour. :blush: